Après l'assassinat vendredi du général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain à Bagdad, le Royaume-Uni et la France se rangent derrière les États-Unis tout en appelant à l’apaisement et à la désescalade des tensions.
Le Premier ministre britannique, en vacances dans les Caraïbes jusqu’à hier, s’est exprimé pour la première fois sur ce dossier pour apporter son soutien à son allié américain, rapporte notre correspondante à Londres, Aude Soufi.
« Nous ne pleurerons pas la mort de Qassem Soleimani », a déclaré hier soir Boris Johnson, insistant sur la menace que représentait le général iranien. « Le général Qassem Soleimani constituait une menace pour nos intérêts. (...) Compte tenu du rôle de premier plan qu'il a joué dans les actions qui ont entraîné la mort de milliers de civils innocents et de personnel occidental, nous ne regretterons pas sa mort », a déclaré le Premier ministre dans un communiqué.
Son ministre des Affaires étrangères Dominic Raab va même plus loin en invoquant « la légitime défense » des États-Unis et le « droit » de Donald Trump de mener une telle attaque.
Un changement de ton alors le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait reproché il y a deux jours aux alliés européens – allemands, français et britanniques – leur manque de solidarité. Londres apporte désormais clairement son soutien à Washington tout en plaidant pour une désescalade des tensions et une stabilisation de la situation. Un voeu pieux. Donald Trump a encore affirmé ce dimanche que les États-Unis riposteraient rapidement et pleinement, et peut-être de manière « disproportionnée » en cas d'attaque contre une cible américaine.
Le chef de la diplomatie britannique rencontrera son homologue outre-Atlantique jeudi. En attendant, la Royal Navy va escorter les navires commerciaux battant pavillon britannique dans le détroit d'Ormuz et le Foreign Office déconseille à ses ressortissants de se rendre en Irak et en Iran.
Macron assure Trump de son « entière » solidarité avec les alliés
Le président français Emmanuel Macron a quant à lui assuré son homologue américain Donald Trump de « son entière solidarité avec les alliés » et appelé l'Iran à s'abstenir de toute « escalade militaire susceptible d'aggraver encore l'instabilité régionale », selon un communiqué de la présidence française.
« Face à la montée des tensions en Irak et dans la région », le président français a aussi « exprimé sa préoccupation concernant les activités déstabilisatrices de la force Al Qods sous l'autorité du général Qassem Soleimani », tué vendredi 3 janvier par les États-Unis, et « rappelé la nécessité que l'Iran y mette maintenant un terme ».
Merkel, Macron et Johnson d'accord pour travailler à « réduire les tensions »
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel s'est entretenue avec le président français et le Premier ministre britannique. « La chancelière, le président français et le Premier ministre britannique ont convenu de travailler ensemble pour réduire les tensions dans la région », a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand. Les trois dirigeants « sont d'accord pour estimer qu'une désescalade est désormais urgente », a ajouté le porte-parole. « L'Iran en particulier est instamment invité à faire preuve de retenue dans les circonstances actuelles », a-t-il souligné.
0 Commentaires
Participer à la Discussion