Il n'aura fallu qu'une demi-heure de violentes averses pour que Ryad se retrouve paralysée par les eaux lundi, ses principales voies de circulation transformées en piscines. Aujourd'hui, les autorités ont ordonné la fermeture des écoles et l'état d'urgence a été décrété.
Les automobilistes sont restés bloqués pendant plusieurs heures sur les principales artères de la ville, et les médias locaux ont rapporté pas moins de 275 accidents de voitures pour la seule journée de lundi.
Ce mardi, l'état d'urgence a été décrété par le gouvernement saoudien. Le site RiyadhRain.com a même été créé par des habitants pour surveiller l'évolution de la situation. Actuellement, les employés municipaux pompent l'eau dans les rues de la capitale. Mais les services météorologiques du royaume prévoient de nouvelles pluies ce mardi.
En novembre dernier, le gouvernement saoudien avait été critiqué après
les inondations de Jeddah pendant lesquelles 108 personnes avaient
péri.
"Ce sont les automobilistes qui ont régulé le trafic"
Qubul Alhajri est journaliste à Ryad.
Il faisait beau, absolument rien ne laissait présager qu'il allait pleuvoir. Les services météorologiques n'avaient rien annoncé la veille. Mais vers 14h, une tempête de sable s'est levée et, 30 minutes après, il a commencé à pleuvoir. C'était l'heure de la sortie des étudiants et des fonctionnaires. Tous ceux qui voulaient rentrer chez eux ont été pris au piège !
L'averse n'a duré qu'une trentaine de minutes, mais il est tombé suffisamment d'eau pour rendre les tunnels inutilisables et bloquer les routes. Il y avait d'énormes embouteillages, des voitures et des camions ont été pris dans les crues.
Mais les agents de la défense civile saoudienne [pompiers] ont été incompétents. Je suis restée bloquée dans la rue pendant quatre heures avant leur intervention ! Les agents de circulation non plus n'ont pas joué leur rôle, et finalement ce sont les automobilistes qui ont régulé le trafic.
À cause des orages, le réseau téléphonique a été coupé. Ceux qui possédaient des Blackberry pouvaient s'envoyer des messages entre eux pour alerter les autres sur la praticabilité d'une rue ou d'un tunnel. On s'est même envoyé des photos. Je disais par exemple à d'autres : "Ne prenez pas telle sortie ou tel tunnel, parce qu'il y a des bouchons", images à l'appui.
Aujourd'hui, le temps s'est éclairci. On remarque beaucoup de dépanneuses transportant les voitures restées piégées la veille. Je suis allée voir ma sœur et sa maison est encore pleine d'eau. Elle habite dans le nord-est de Ryad. C'est la partie la plus basse de la ville et donc la plus touchée par les pluies d'hier.
C'est seulement quand il pleut de cette manière qu'on se rend compte
qu'à Ryad, il y a un problème de
canalisation des eaux. Quand des pluies de 30 ou 40 minutes provoquent
de telles
inondations, on voit tout de suite que quelque chose ne fonctionne pas.
Les services
météorologiques sont également fautifs. Ils ont été incapables de
prévoir ces
précipitations. Ils n'avaient pas prévu non plus la dernière tempête de
sable."
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