Le Premier ministre britannique a dit mercredi assumer la "pleine responsabilité" des infractions au confinement commises lors de fêtes dans les cercles du pouvoir, après la publication d'un rapport mettant en cause le sommet de Downing Street.
"J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", a déclaré le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses pour le "partygate".
L’enquête administrative sur le “partygate” a mis en cause mercredi le sommet de Downing Street, appelé à “assumer la responsabilité” des fêtes tenues dans la résidence du Premier ministre en violation des confinements anti-Covid.
Si le chef du gouvernement conservateur avait semblé ces dernières semaines en position de surmonter ce scandale susceptible de le déloger du pouvoir, l’affaire a été relancée cette semaine par la publication de témoignages et photos accablants dans les médias.
Après les sanctions policières la semaine dernière, c’est la haute fonctionnaire Sue Gray, réputée intraitable, qui a rendu ses conclusions dans un rapport détaillant, événement par événement, emails et photos à l’appui, ce qui se déroulait dans les coulisses du pouvoir pendant que les Britanniques étaient contraints à de lourds sacrifices.
Sans nommer de responsables ni recommander de sanctions, elle met en cause le pouvoir au plus haut pour ces événements qui “n’auraient pas dû être autorisés à se produire”.
“Il est également vrai que certains des fonctionnaires les moins expérimentés ont cru que leur participation à certains de ces événements était autorisée étant donné la présence de hauts dirigeants. Les hauts dirigeants, qu’ils soient politiques ou officiels, doivent assumer la responsabilité de cette culture”, estime-t-elle.
La question est maintenant de savoir si ces nouveaux éléments seront suffisants pour relancer la colère au sein de la majorité, un temps apaisée, voire de démontrer que le chef du gouvernement a menti au Parlement, ce qui pourrait précipiter son départ.
Après avoir vu sa popularité chuter pendant l’hiver en raison du “partygate”, Boris Johnson est parvenu à redresser son image en se montrant en pointe du soutien occidental à l’Ukraine face à l’invasion russe. Son parti a cependant essuyé de lourdes pertes lors d’élections locales début mai, écornant l’image de machine à gagner dans les urnes qui a longtemps protégé l’ancien maire de Londres, et l’inflation historique alimente le mécontentement. Le gouvernement doit annoncer un nouveau plan d’aide aux ménages étranglés par la flambée des factures d’énergie, ce que l’opposition a lié à la volonté de faire oublier le “partygate”.
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