Au moins 290 personnes ont été tuées ce dimanche 21 avril dans huit explosions au Sri Lanka. Les attentats n'ont pas encore été revendiqués, mais treize personnes ont été arrêtées, selon un dernier bilan lundi matin.
Le Sri Lanka n'avait pas connu pareilles violences depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans. Les premières explosions ont eu lieu ce dimanche matin vers 8h30-9h, heure locale (3h-3h30 TU) à Colombo.
Elles ont touché trois hôtels de luxe situés sur le front de mer : le Shangri-La, le Kingsbury et le Cinnamon Grand Hotel, éloignés les uns des autres de seulement quelques centaines de mètres. Au Cinnamon, des témoins ont indiqué à l'Agence France-Presse qu'un kamikaze a déclenché sa bombe dans une file de clients venus profiter d'un buffet de Pâques au restaurant de l'hôtel.
D'autres déflagrations ont frappé presque au même moment trois églises catholiques où les fidèles s'étaient rassemblés pour célébrer la messe de Pâques : l'église Saint-Antoine de Colombo, Saint-Sébastien à Negombo, une localité située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, et une autre église à Battacaloa, dans l'est du pays.
Deux nouvelles explosions sont survenues dans l'après-midi. L'une a touché un hôtel de Dehiwala, dans la banlieue sud de Colombo. Une autre est survenue dans une maison d'Orugodawatta, dans le nord de la capitale, lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser durant une opération policière.
Au moins 290 morts et 500 blessés
Un dernier bilan rapporté par la police fait état de 290 morts et plus de 500 blessés, mais il pourrait encore s'aggraver. Des dizaines d'étrangers figurent parmi les victimes, dans ce pays très prisé par les touristes. Trois avaient la nationalité britannique et deux autres la double nationalité britannique et américaine. D'après les informations disponibles, des Danois, des Turcs, des Indiens, des Chinois, des Néerlandais et un Portugais ont également perdu la vie dans ces attaques.
Le gouvernement sri-lankais a mis en place un couvre-feu « jusqu'à nouvel ordre » et demandé le blocage temporaire des réseaux sociaux pour éviter la propagation d'informations « fausses ou incorrectes ». Facebook, notamment, avait été utilisé ces derniers temps par des groupes intégristes bouddhistes pour organiser des émeutes contre la minorité musulmane. L'armée a été déployée sur l'île et les autorités ont renforcé les contrôles de sécurité à l'aéroport de Colombo. Le transporteur Sri Lankan Airlines a conseillé à ses clients d'arriver quatre heures avant leur vol.
Treize personnes ont été arrêtées en lien avec ces attentats, a-t-on appris lundi. Mais les autorités n'ont pas donné plus de détails pour l'instant sur ces personnes.
Une bombe artisanale a par ailleurs été désamorcée par les forces aériennes sri-lankaises près de l'aéroport de Colombo, a annoncé lundi la police.
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