L’affaire Momar War Seck Mouhamed Guèye a été vidée hier par le tribunal correctionnel de Dakar. Le prévenu par qui le scandale de la corruption de la magistrature est survenu et qui est incarcéré à la Maison centrale d’arrêt de Rebeuss a été condamné à une peine d’emprisonnement d’un an ferme. Ce qui veut dire que même si ses autres co-inculpés dans l’affaire de corruption de magistrats bénéficient d’une liberté provisoire entre temps, il va rester en prison pour purger sa peine.
Momar War Seck était jugé pour abus de confiance. Les faits pour lesquels il est poursuivi remontent à 1999, année au cours de laquelle Mohamed Guèye avait des déboires avec la justice américaine. Cela lui avait valu un séjour en prison et, pour espérer recouvrer une liberté provisoire, il devait verser une caution de 130.000 dollars Us (environ 65 millions de francs Cfa). Il fait alors créditer ce montant sur le compte de l’oncle de son épouse, Momar War Seck, compte logé au Crédit lyonnais à Paris, à charge pour ce dernier de transférer l’argent à l’avocat de Mohamed Guèye. Malgré l’urgence de la situation, M. Seck aurait transféré seulement 100.000 dollars (près de 50 millions de francs Cfa) sur les livres d’une banque américaine, la Chase Manhattan Bank. Deux ou trois jours après l’ouverture de ce nouveau compte, il aurait retiré 20.000 dollars sous forme de prêts, avec l’aval de Mohamed Guèye, dit-il. Ce que ce dernier a catégoriquement nié à la barre et à l’enquête. D’ailleurs, a ajouté M. Guèye, il n’était même pas informé de ce prétendu prêt assimilable à ses yeux à du vol. Mohamed Guèye, qui avait fait le deuil d’une liberté provisoire, avait demandé à Momar War Seck de lui garder les 100.000 dollars jusqu’à sa sortie de prison. Seulement l’argent a été pompé après plusieurs retraits et le compte, devenu vide, a été clôturé. Momar War Seck, puisque c’est lui qui avait ouvert ce compte à la Chase Manhattan Bank, même s’il dit que c’est avec l’aide d’une connaissance de M. Guèye, est vite indexé. Poursuivi pour abus de confiance, il a nié catégoriquement avoir mis la main sur ce montant, son argument de taille étant qu’il était déjà à Dakar lors des différents retraits. Il n’a reconnu que le retrait de deux chèques au profit de Momar Guèye, à la demande de ce dernier. Et pourtant, c’est bien Momar War Seck qui détenait le chéquier et la carte de crédit provisoires car le compte était en son nom. Avant son procès, M. Seck avait reconnu devoir de l’argent à la partie civile et un ordre a été donné à la notaire Aïssatou Guèye Diagne de verser 62 millions de francs Cfa. Le reliquat, 12,7 millions de francs Cfa, devrait être réglé dans un délai de douze mois au maximum. Une proposition acceptée par la défense, mais qui n’a pas empêché le procureur de la République de requérir une peine de quatre ans de prison contre Momar War Seck. Dans son délibéré, hier, le juge a enteriné l’accord conclu entre les deux parties. Mais pour la répression, il a infligé au plaignant une peine d’un an ferme.
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