Une vidéo révèle les conditions de travail extrêmes d'ouvriers au sommet d'un gratte-ciel de Kuala Lumpur. En l'absence de sécurité, le moindre faux-pas s'avère fatal. La Malaisie compte un mort tous les deux jours dans le secteur de la construction. Travailleurs de l'extrême. Une vidéo, postée le 18 mai sur Facebook et dont l'origine exacte demeure incertaine, met en lumière les conditions de travail dantesque des ouvriers en bâtiment.
On peut y voir des ouvriers jouer les équilibistres au sommet d'un building en construction, voisin de la Sunday Tower comme le précise France 24. Ils progressent grâce à de fines barres métalliques servant la fois de croisillons et de pont de fortune pour entreprendre le montage de la structure, en l'absence totale de harnais de sécurité.
32 morts en deux mois
Pour les observateurs contactés par la chaîne d'info en continu, ces conditions n'ont malheureusement rien d'anormal. "L'absence de harnais, le mépris des règles de sécurité... C'est la norme en Malaisie", déplore la journaliste Malaisienne Enra Mahyuni. "La plupart des ouvriers du bâtiment ici viennent du Bangladesh, d'Indonésie, du Vietnam et de Birmanie. Le problème n'est pas qu'il n'y a pas de lois qui les protègent mais le fait que leur mise en application est négligée."
Un constat confirmé par les statistiques officielles du Département de la santé et de la sécurité au travail de Malaisie. Sur ces deux derniers mois, 71 travailleurs ont été tués lors d'accidents de travail. Le secteur de la construction est particulièrement touché, avec 32 décès sur cette période, soit un mort tous les deux jours.
5 millions de travailleurs illégaux
Les activistes pour la défense des droits des travailleurs pointent les largesses accordées par le gouvernement aux grandes entreprises confortées par l'absence d'inspection du travail. Selon eux, quelque 5 millions de travailleurs étrangers sans-papiers sont exploités en Malaisie. "Ils n'ont pas de droits", s'indigne Charles Hector, avocat malaisien et activiste pour les droits des travailleurs. "S'ils se plaignent, ils sont les licencier. Si ces travailleurs demandent justice, ils sont emprisonnés ou forcés de quitter le pays.
Le système coopère donc indirectement avec les employeurs abusifs. Et l'absence de plainte implique que la situation sécuritaire ne progresse pas." En cas de décès, l'entreprise peut au pire craindre une amende, toujours moins coûteuse que le respect des normes de sécurité. La plupart des décès se retrouve classée dans les "accidents industriels".
Selon Hector, la situation s'est empirée depuis 2006, année où une nouvelle loi a permis aux entreprises en bâtiment de faire appel à des sous-traitants pour la main d'oeuvre, empêchant celle-ci d'entreprendre le moindre recours. En 2010, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a publié un rapport détaillé sur les travailleurs migrants en Malaisie, pointant du doigt des abus comme la détention des passeports, la manipulation des salaires, le travail des enfants, le travail forcé et les conditions de travail dangereuses. Apparemment sans effet.
3 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2018 (16:39 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (17:27 PM)ULTIMATUM DONNÉ PAR LE PRÉSIDENT MACKY SALL A SES SERVICES.
Anonyme1
En Juin, 2018 (17:45 PM)Participer à la Discussion