Le parquet allemand a ouvert une enquête préliminaire visant un satiriste qui dans un poème a traité à la télévision le président turc Recep Tayyip Erdogan de pédophile et de zoophile. "Juridiquement, il pourrait s'agir d'une infraction à l'article 103 du code pénal, 'insulte d'une personne privée visant des représentants ou des organes d'un Etat étranger", un délit passible de maximum 3 ans d'emprisonnement, a expliqué à l'AFP le procureur de Mayence (ouest) Gerd Deutschler.
Jan Böhmermann Le parquet va demander à la chaîne publique ZDF de fournir l'extrait vidéo en question pour déterminer s'il y a lieu de poursuivre le satiriste Jan Böhmermann. Cependant, pour cela, il faudra que le gouvernement turc réclame officiellement des poursuites pénales. Poème satirique L'enquête préliminaire a été engagée après la réception d'une vingtaine de plaintes à la suite de la diffusion fin mars par la chaîne publique ZDF-neo d'un poème satirique lu lors d'une émission comique.
Entre autres vers, M. Böhmermann, encadré du drapeau turc et d'un portrait d'Erdogan, dit: "Ce qu'il préfère c'est baiser des chèvres, et réprimer des minorités. Taper des Kurdes, frapper des Chrétiens en regardant des pornos d'enfants. Et même la nuit, au lieu de dormir, c'est fellation avec 100 moutons. Oui, Erdogan tout entier est un président avec une petite queue". Texte insultant Le 1er avril, la chaîne ZDF avait retiré la vidéo de sa médiathèque, tandis que la chancelière Angela Merkel, par la voix de son porte-parole Steffen Seibert, dénonçait un texte "sciemment insultant".
Sciemment en infraction M. Böhmermann avait lu son poème en réaction à la convocation par le gouvernement turc de l'ambassadeur allemand pour dénoncer une autre satire diffusée à la télévision sous forme d'une chanson dénonçant les atteintes aux libertés par le président Erdogan. Il avait même souligné que son poème était en infraction avec le droit pénal allemand, contrairement au chant qui avait valu l'incident diplomatique germano-turc. "Limites pour la satire" Après le retrait de la vidéo par la ZDF, il avait relevé avec provocation que lui et son employeur avaient "démontré où étaient les limites pour la satire en Allemagne. Enfin!".
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