Depuis le mois de juin, les Saoudiennes ont le droit de conduire sur les routes de leurs pays, une réforme spectaculaire accompagnée d'une vague d'arrestations ayant visé des militantes féministes. Au moins treize personnes ont en effet été emprisonnées à la même période, certaines se trouvent toujours derrière les barreaux. Human Rights Watch appelle l'Arabie saoudite à libérer ces militantes. Plus étonnant l'organisation de défense des droits humains interpelle aussi les constructeurs automobiles à ce sujet. La campagne a commencé ce mardi.
Nombreux sont les constructeurs automobiles qui ont applaudi la décision de Riyad d'autoriser les femmes à conduire. Il faut dire que les Saoudiennnes au volant représentent un marché considérable. C'est pourquoi Human Rights Watch estime que les constructeurs ne devraient pas rester silencieux devraient appeler les autorités du royaume à libérer les militantes féministes emprisonnées.
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« Les constructeurs automobiles ont une responsabilité dans cette affaire, parce que c'est un marché qui va rapporter jusqu'à huit milliards de dollars en 2020. Ford, Nissan, Land Rover, Jaguar, BMW, General Motors, Renault, Audi... Toutes ces compagnies ont immédiatement foncé dans la brèche en faisant des campagnes de communication. Très bien! Mais pour que ces campagnes soient complètes, il faudrait reconnaître qu'à l'origine de cette ouverture qui leur permet de se lancer là-dedans, il y a ces femmes courageuses qui sont aujourd'hui en prison », interpelle Ahmed Benchemsi.
Loujain Al-Hathloul, Aziza Al-Youssef, Eman Al-Nafjan, Hatoon A-Fasi... Selon Human Rights Watch, neuf Saoudiennes sont toujours détenues sans avoir été officiellement inculpées. Militantes féministes, elles s'étaient mobilisées pour le droit des femmes à conduire et pour l'abrogation de la loi (toujours en vigueur) qui impose un tuteur masculin aux Saoudiennes.
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