Des militants de Greenpeace et de l'ONG ANV-COP21 ont envahi l'assemblée générale de Total ce vendredi 1er juin. Ils dénoncent des projets de forage au large du Brésil.
« Sauvons le récif de l'Amazone », « Break free from oil » (libérons-nous du pétrole), « Totalement irresponsables »... Voici les slogans inscrits sur des banderoles ou scandés par près de 250 militants d'une dizaine de pays, selon Greenpeace, sifflet aux lèvres, tandis que d'autres faisaient entendre de la batucada depuis les galeries, à l'extérieur du Palais des congrès de Paris.
Quatre d'entre eux se sont même suspendus avec des cordes au plafond. Dehors, d'autres grimpeurs de Greenpeace avaient déployé une grande banderole réclamant « Hands off the Amazon reef » (Ne touche pas au récif de l'Amazone).
Une militante est montée à la tribune pour s'exprimer, à l'invitation du PDG de Total, Patrick Pouyanné. « Nous avons un message fort à faire passer », a-t-elle déclaré dans le vacarme et une certaine confusion. Au bout d'une quarantaine de minutes, Patrick Pouyanné a entamé son discours, toujours sous le regard des quatre militants suspendus.
Des études d'impact environnemental « insuffisantes »
L'ONG avait envoyé une équipe scientifique à bord d'un bateau et indiqué à la mi-avril avoir découvert dans l'embouchure de l'Amazone « la présence d'une formation récifale composée de rhodolithes, à l'endroit même où Total envisage de forer des puits d'exploration pétrolière ». L'Institut brésilien pour l'environnement (Ibama) a demandé mardi à Total de revoir sa copie pour son projet, considérant les études d'impact environnemental « insuffisantes ».
L'action de vendredi visait à « protester contre l'entêtement de Total, qui persiste en dépit des nombreux rejets opposés par l'administration brésilienne, a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) François Chartier, chargé de campagne océans pour Greenpeace. Il faut transmettre ce message aux actionnaires de Total, qui porte des projets coûteux dont on ne connaît pas la rentabilité et va à contresens de l'histoire alors qu'il devrait prendre le virage des énergies renouvelables. »
Pas de risque, selon Total
Après l'assemblée générale des actionnaires, le PDG de Total a tenté de rassurer, soulignant que le puits d'exploration envisagé n'est pas particulièrement compliqué. « Il y a des coraux et des récifs coralliens à trente kilomètres, dans les zones peu profondes, mais dans les zones profondes où nous sommes - puisque nous forons par plus de 1 800 mètres d'eau - il y a des zones meubles qui ne sont pas susceptibles d'abriter des coraux. Les risques qui sont mis en avant, de notre point de vue, n'existent pas », a expliqué Patrick Pouyanné à quelques journalistes.
Concernant la demande de l'Ibama de réaliser une nouvelle étude d'impact, le PDG de Total a assuré que le projet de forage se fera « dans le respect de l'environnement ou on ne le fera pas. (...) On a quatre mois pour répondre, on nous demande de faire des études complémentaires et on va les faire ».
1 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2018 (20:01 PM)Participer à la Discussion