Les fréquentes visites du chef de l’Etat sénégalais, Me Abdoulaye Wade, en Guinée Conakry et ses éloges en direction du chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, font aujourd’hui beaucoup de tort aux ressortissants sénégalais, installés dans ce pays. Selon le correspondant de Radio France international (Rfi) dans ce pays, les Guinéens hostiles au président putschiste s’en prennent violement aux Sénégalais, à cause du soutien supposé du président Wade envers son homologue Moussa Dadis Camara. Ce dernier est soupçonné par beaucoup de Guinéens de vouloir se maintenir à la tête du pays en se présentant à la prochaine élection présidentielle.
Ainsi, le correspondant de Rfi rapporte que des Sénégalais sont régulièrement agressés par des Guinéens. Cependant, d’après le correspondant de Rfi, la population n’est pas la seule composante à s’en prendre aux Sénégalais et aux étrangers. Le journaliste informe également que des militaires guinéens s’en prennent aux entrepreneurs sénégalais, en particulier aux bijoutiers. Citant l’ambassadeur du Sénégal au pays de Moussa Dadis Camara, lors d’une réunion des diplomates accrédités en Guinée, une rencontre qui avait pour objet les violences commises à l’encontre des étrangers, le représentant de la ‘radio mondiale’ affirme que les hommes de troupe s’attaquent aux bijoutiers sénégalais parce qu’ils pensent qu’ils sont riches.
Néanmoins, les Sénégalais ne sont pas les seules victimes des exactions de la population et surtout des militaires. Lors de cette même réunion des ambassadeurs, le diplomate chinois a révélé, d’après le correspondant de Rfi, que ses compatriotes commerçants font régulièrement l’objet d’agressions de la part des populations et surtout des militaires. Sans compter que l’ambassadeur du Ghana a été, quant à lui, enlevé et bastonné par des militaires. Et le directeur de Total a échappé à une tentative de kidnapping dans son bureau. Mais le pire dans tout cela, c’est l’incapacité de la junte à mettre un terme à ces violences envers les étrangers.
A chaque exaction des militaires, les responsables de la junte mettent en cause des ‘éléments incontrôlés’, sans toutefois parvenir à identifier et à punir les coupables, donnant ainsi l’image d’une armée gagnée par l’indiscipline et le manque d’autorité. Il faut aussi rappeler que beaucoup d’officiers supérieurs du temps du défunt président Lansana Conté ont été envoyés à la retraite et d’autres emprisonnés.
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