Plusieurs semaines avant l’assaut sur le Capitole, auquel son père a participé, Jackson Reffitt a été confronté à un terrible cas de conscience. Pressentant ce que son père allait commettre, il a décidé de prévenir le FBI et de le dénoncer. “J’ai dû mettre mes émotions de côté et faire ce qui me semblait juste”, résume-t-il.
Guy Reffitt a été arrêté le 16 janvier dernier et inculpé d’obstruction à la justice ainsi que pour avoir pénétré dans un bâtiment sécurisé sans autorisation légale nécessaire et à des fins d’insurrection. En effet, l’Américain fait partie des émeutiers pro-Trump qui se sont introduits au Capitole le 6 janvier dernier pour contre la formalisation de la victoire en Joe Biden. La particularité de cette arrestation? Elle fait suite à la dénonciation de l’homme par son propre fils de 18 ans, Jackson.
Ce dernier s’est exprimé dans le New York Times sur ce choix cruel qu'il a été amené à prendre. “Il n’arrêtait pas de dire qu’il allait faire quelque chose d’énorme. J’ai donc fini par le croire et par appeler le FBI pour le leur dire, en précisant que je ne savais pas ce qu’il projetait de faire exactement”.
Menaces contre ses propres enfants
Visiblement, le Federal Bureau of Investigation a vite fait le lien entre les faits du 6 janvier et les déclarations inquiètes du fils de Guy Reffitt. Les enquêteurs sont descendus chez le père et y ont encore découvert un fusil de type AR-15 et un pistolet. L’homme a reconnu s’être rendu au Capitole avec le pistolet, mais l’avoir démonté pour ne pas enfreindre la loi de l’État de Washington.
Si son implication dans l’émeute qui a fait 5 morts n’est pas à prouver, son fils doit aujourd'hui vivre avec le fait qu’il est celui qui a mis le FBI sur la piste de son propre père. Dans le dossier, on lit que Jackson a vu son père rentrer chez lui le 8 janvier après quelques jours d’absence. Il a reconnu devant sa famille avoir participé à la fameuse attaque du Capitole et a menacé son fils et sa fille s’ils osaient le trahir. “Si vous vous retournez contre moi, vous ne serez que des traîtres et vous savez ce que l'on fait aux traîtres? On les abat”, a dit le père a ses propres enfants.
Peur des représailles
L’épouse de l’homme a reconnu qu’il faisait partie des “Three Percenters”, un groupuscule d’extrême droite. Vu le contexte, Jackson explique au New York Times qu’il n'ose plus loger au domicile familial et ne souhaite pas divulguer où il se trouve actuellement, tant il craint les représailles des complices de son père. Sa famille ne sait qu'une chose désormais: c’est lui qui a dénoncé son père, et ce des semaines avant l’assaut du 6 janvier.
Pour pouvoir continuer ses études, il a ouvert une page GoFundMe. Plus de 76.000 dollars ont pour l’heure été réunis grâce aux personnes sensibles au sacrifice qu’il a fait. Il dit d’ailleurs n’avoir aucun regret de son geste, même s'il était difficile: “J’ai mis mes émotions de côté pour faire ce qui était juste”, résume-t-il humblement.
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