La crainte d'une catastrophe sanitaire en Indonésie. Les autorités alertent sur le manque d'eau potable et de médicaments plus de trois jours après le passage du Tsunami. Le bilan de la catastrophe est lui revu à la hausse : 429 morts, près de 1 500 blessés, et 154 disparus, un bilan toujours provisoire.
Avec notre envoyé spécial à l'ouest de Java, Joël Bronner
Dans la zone sinistrée de Java-Ouest que nous avons pu parcourir, de nombreux « poskos », des centres de secours qui distribuent des vivres et peuvent fournir des abris de fortune, ont fleuri depuis dimanche le long de la route côtière. Des gymnases, des écoles ou encore des commissariats accueillent et aident donc temporairement les personnes qui ont été évacuées.
Mais malgré cela, la diversité des secteurs touchés sur des dizaines et des dizaines de kilomètres de côtes compliquent fortement l’ensemble des opérations de ravitaillement humanitaire qui concernent des milliers de personnes. Et cela favorise en effet à présent le risque de propagation de maladies parmi cette population fragilisée.
Commémorations du tsunami de 2004
Les secours sont à pied d'œuvre alors que l'Indonésie commémore aujourd'hui le tsunami meurtrier de 2004. Un violent séisme, de magnitude de 9,3 sur l’échelle de Richter, s’était produit au large de la région d’Aceh. Ce séisme avait entraîné un tsunami particulièrement dévastateur qui avait fait 226 000 morts dans tout l’océan Indien, dont 130 000 rien qu’à Aceh. Et à l’époque, Banda Aceh, la capitale provinciale, avait quasiment été rasée. Tout le monde s’en souvient encore ici.
Politiquement, ce tsunami a aussi été indirectement à l’origine de la fin des violences sécessionnistes dans cette région, des violences qui duraient depuis plusieurs dizaines d’années. Face au chaos, cette guérilla pour l’indépendance s’est achevée et Aceh a obtenu en échange un statut provincial plus autonome. Par exemple, c’est aujourd’hui la seule région d’Indonésie à appliquer la charia.
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