Jair Bolsonaro, président élu du Brésil, "dissociera" son pays du Pacte mondial pour les migrations de l'ONU, adopté lundi à Marrakech, une fois qu'il aura pris ses fonctions le 1er janvier, a annoncé son futur chef de la diplomatie.
Le Brésil va se retirer du Pacte mondial pour les migrations de l'ONU, adopté lundi 10 décembre par plus de 150 pays à Marrakech (Maroc), une fois que le président élu issu de l'extrême-droite Jair Bolsonaro prendra ses fonctions le 1er janvier.
"Le gouvernement Bolsonaro se dissociera du Pacte mondial pour les migrations qui vient d'être lancé à Marrakech, un instrument qui est inadéquat pour affronter le problème", a écrit sur Twitter Ernesto Araujo, son futur ministre des Affaires étrangères. Lors de la cérémonie de Marrakech, le Brésil était représenté par son actuel chef de la diplomatie Aloysio Nunes, favorable à l'accord.
"L'immigration est bienvenue, mais elle ne doit pas être indiscriminée", et "elle doit être au service des intérêts nationaux et de la cohésion de chaque société", a-t-il ajouté. "L'immigration ne doit pas être traitée comme un sujet global, mais en accord avec la réalité et la souveraineté de chaque pays", a aussi affirmé le futur chef de la diplomatie brésilienne.
Une diplomatie calquée sur celle de Donald Trump
En Amérique latine, le Chili et la République dominicaine ont récemment effectué la même démarche de retrait, alors que le sujet déchaîne les passions. Au total, une quinzaine de pays (Autriche, Australie, Bulgarie, Estonie, Hongrie, Italie, République tchèque, Lettonie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et Suisse) ont annoncé leur retrait ou le gel de leur décision après avoir approuvé le texte le 13 juillet à New York. Le texte, destiné à renforcer la coopération internationale pour une "migration sûre, ordonnée et régulière", doit encore faire l'objet d'un ultime vote de ratification le 19 décembre à l'Assemblée générale des Nations unies.
La sortie de Brasilia de ce Pacte est un nouveau signal de rapprochement vers la diplomatie de Donald Trump, qui a retiré les États-Unis de l'élaboration du texte en décembre 2017. Jair Bolsonaro a déjà exprimé son admiration pour le président américain, et son souhait de s'aligner sur sa politique extérieure.
Celui qui succèdera le 1er janvier à Michel Temer a ainsi annoncé son intention de transférer l'ambassade brésilienne en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, comme l'a fait Donald Trump, même si cette décision n'a pas été confirmée. Il a également affiché sa volonté de désengager le Brésil de l'Accord de Paris sur le climat.
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