BANJUL (AFP)-Le président gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 12 ans, a largement emporté la présidentielle de vendredi avec plus de 67% des suffrages, ouvrant la voie à son troisième mandat à la tête du pays, a annoncé samedi soir la Commission électorale indépendante (IEC).
M. Jammeh a emporté 264.404 voix, soit 67,33% des suffrages, contre 104.808 voix à son principal opposant, l'avocat Ousainou Darboe, dont le pourcentage n'a pas été immédiatement précisé par l'IEC.
Le troisième candidat, Halifa Sallah, a obtenu de son côté 23.473 suffrages, a annoncé d'IEC.
Selon des calculs de l'AFP, les pourcentages de MM. Darboe et Sallah sont estimés à environ 26,6% et 5,9% des voix.
"Je déclare donc Yahya Jammeh élu président de la république de Gambie", a déclaré Mustapha Carayol, président de la commission.
L'IEC, dont les annonces étaient relayées en direct par les médias audiovisuels nationaux, avait auparavant annoncé que M. Jammeh était arrivé en tête dans 47 des 48 circonscriptions du pays.
La commission a ensuite indiqué qu'une seule circonscription avait été emportée par Ousainou Darboe.
Moins de 400.000 des 670.336 enregistrés ont participé au scrutin selon l'IEC, soit une participation de environ 58%.
Né le 18 février 1965, M. Jammeh, candidat et leader de l'APRC (Alliance patriotique pour la réorientation et la construction) est issu d'une famille paysanne du village de Kanilai (Ouest), près de la frontière avec la Casamance, province méridionale du Sénégal.
Après un début de carrière dans les forces armées gambiennes, Jammeh renverse le 22 juillet 1994 le président Dawda Jawara, "père de la nation" au pouvoir depuis près de trente ans.
Il prend sa retraite de l'armée en 1996 avec le grade de colonel pour créer son parti et se présenter la même année à l'élection présidentielle, qu'il remporte au premier tour à l'âge de 31 ans. Il a été réélu en 2001.
A l'exception d'une prolongation des opérations de vote en raison de pluies diluviennes, aucun incident notable n'a été signalé vendredi lors du scrutin présidentiel dans cette ex-colonie britannique d'Afrique de l'Ouest de 1,5 million d'habitants.
Vendredi soir, Kawsu Cisse, responsable des affaires électorales de la Commission électorale, avait estimé que le scrutin s'était "bien déroulé".
"Le jour de l'election, les opérations ont été bien organisées et les choses se sont déroulées doucement", a commenté à l'AFP le chef de l'équipe d'observateurs envoyée par le Commonwealth.
Toutefois, selon lui, "les manifestations ostentatoires du soutien des agents de l'Etat à un parti, particulièrement au sein des forces de sécurité, influent potentiellement sur le jeu".
Plus de 300 observateurs, dont 173 étrangers avaient été envoyés pour superviser l'élection dans ce pays prisé par les touristes d'Europe du Nord mais également souvent critiqué pour sa politique répressive envers la presse.
Le calme régnait samedi soir dans les rues de Banjul, à l'exception de quelques petits groupes de partisans du président sortant qui célébraient la victoire de leur favori.
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