La BBC rapporte l'histoire dramatique d'une femme de ménage philippine venue au Brésil pour travailler. Le Brésil compte le plus grand nombre de travailleurs domestiques au monde et beaucoup sont exploités à tel point que leurs conditions de travail sont proches de l'esclavage. En 2013, le Brésil adoptait une loi qui accordait aux femmes de ménage les mêmes droits que les autres travailleurs: une journée de travail de huit heures, 44 heures de travail par semaine maximum, des heures supplémentaires rémunérées.
Maria (prénom d'emprunt) a été attirée par ces belles promesses. Le début de l'enfer Une famille installée à Sao Paulo lui a promis ce qu'elle croyait être un salaire mensuel décent: 600 dollars. Elle a accepté le poste qui consistait notamment à aider la mère de famille débordée par ses trois garçons en âge d'aller à l'école et son dernier né encore bébé. Elle devait aussi nettoyer le grand appartement de quatre chambres, chacune disposant de sa propre salle de bain. Ce fut le début de l'enfer.
Elle a mangé la viande destinée au chien Maria raconte au correspondant de la BBC qu'elle était surveillée en permanence, qu'elle n'avait droit à aucun jour de congé et qu'elle avait tant de choses à faire, qu'elle ne trouvait jamais le temps de manger. Elle a un jour envisagé le suicide mais elle a pensé à sa mère restée au pays et à ses trois jeunes filles. Elle s'est endormie en pleurant pour se réveiller le lendemain avec un mal fulgurant à l'estomac à cause du manque de nourriture.
Elle raconte avoir trouvé de quoi manger quelques heures plus tard: elle cuisait de la viande pour le chien de la famille et en a pris la moitié pour elle. "Je n'avais pas d'autre choix pour survivre", confie-t-elle, humiliée. Maria a réussi à s'enfuir. Elle a profité d'une soirée où elle était seule à l'appartement pour faire ses valises et quitter l'immeuble de luxe où elle vivait en recluse.
Trois autres femmes de ménage philippines recrutées par la même agence que Maria ont vécu des expériences similaires. 180 cas similaires Elles ont été aidées dans leur combat par le père Paolo Parisi, qui travaille pour une organisation non-gouvernementale. "Elle pleurait, leur dignité était détruite", confie-t-il. Les employeurs, qui n'ont pas été identifiés, ont été poursuivis devant la justice tout comme l'agence de recrutement.
180 cas similaires à celui de Maria sont actuellement étudiés par les autorités brésiliennes. Le gouvernement brésilien a fourni un nouveau job à Maria ainsi qu'un nouveau visa de travail. Si elle se dit "heureuse" d'être enfin "libre", son appartement a été saccagé il y quelques semaines. Rien n'a été volé mais Maria pense qu'il s'agit d'un "avertissement". Effrayant.
2 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2017 (13:09 PM)Anonyme
En Décembre, 2017 (16:58 PM)Participer à la Discussion