Le gouvernement entend "aller dans le sens de moins de précarité" dans sa réforme du Code du travail, avec pour règle le contrat à durée indéterminée, mais juge que l'extension du "contrat de chantier" obéit aux réalités du terrain, a déclaré mercredi Muriel Pénicaud. La ministre du Travail présente ce mercredi en conseil des ministres le projet de loi d'habilitation autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour réformer le Code du travail. Parmi les mesures envisagées, l'extension du "contrat de chantier", plébiscitée par le Medef, est rejetée par la CGT et Force ouvrière notamment, qui y voient une précarité supplémentaire.
Sans terme précis, le CDI de chantier, fréquemment utilisé dans les travaux publics et le bâtiment, est voué à prendre fin lorsque s'achève la mission pour laquelle le salarié est engagé. "Sous le contrôle des branches, dans quelques secteurs, si les branches s'en saisissent, ils pourront le faire", a dit Muriel Pénicaud sur RTL, sans plus de précisions sur les domaines qui pourraient être concernés. "C'est un contrat qui existe déjà. On ne le rajoute pas. Je suis attachée à la réalité du terrain. Les entreprises n'ont pas toutes la même réalité. Il faut s'y adapter", a-t-elle plaidé.
"Les contrats à durée indéterminée c'est le but, mais ce n'est pas une garantie à vie pour autant, il faut qu'il y ait des marchés." "La règle, l'objectif, a-t-elle toutefois souligné, c'est quand même le CDI." "La première précarité c'est le chômage, la deuxième précarité ce sont les contrats précaires permanents", a-t-elle dit alors que le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a estimé lundi soir sur BFM TV que les chômeurs "ne rêvent pas d'un CDI, ils rêvent d'un boulot". "Tout ce qui peut aller dans le sens de moins de précarité, plus d'emploi à durée indéterminée est bon", a souligné la ministre du Travail.
Elle a assuré qu'un contrat de chantier nouvelle manière, s'il entre en vigueur, est "juridiquement (...) pris comme un contrat à durée indéterminée" et qu'en conséquence, un titulaire peut "trouver un logement, un prêt", contrairement au titulaire d'un CDD. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a déclaré mercredi sur Europe 1 que son organisation avait déjà soumis des "contre-propositions" au gouvernement, notamment sur l'augmentation des indemnités légales de licenciement, et qu'il exprimerait ses "points de désaccord" dans la phase de concertations qui va s'ouvrir. "Il n'y a ni confiance aveugle ni défiance généralisée", a-t-il dit. La CGT a annoncé mardi une journée d'action contre la réforme le 12 septembre prochain.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)
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Anonyme
En Juin, 2017 (11:18 AM)http://www.ozap.com/actu/mireille-dumas-arret-privee-publique-vie/414230
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