La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a de nouveau demandé mercredi l’application d’un article du Code pénal qui prévoit de lourdes peines de prison pour les personnes en contact avec des organisations étrangères, au lendemain de la fusillade commise à Strasbourg par un homme fiché “S”. L’homme âgé de 29 ans, qui serait proche de la mouvance islamiste, a tué deux personnes et en a blessé 14, selon un dernier bilan publié par la préfecture du Bas-Rhin. La fusillade n’a pas été revendiquée.
Le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nunez a estimé que la motivation terroriste de la fusillade ne pouvait être établie à ce stade, alors que la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a affirmé qu’on pouvait “parler d’attentat”. Marine Le Pen a jugé pour sa part sur France 2 que l’auteur présumé de la fusillade était un “hydride, un (de ces) délinquants radicalisés qui, bien souvent, commettent des délits, des crimes pour financer le terrorisme”.
La dirigeante d’extrême droite a une nouvelle fois appelé à faire appliquer l’article 411-4 du Code pénal. Cet article prévoit 30 ans de prison et 450.000 euros d’amende pour “le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France”.
Certains juristes estiment que l’article 411-4 est difficilement applicable aux personnes soupçonnées de radicalisation, ce que récuse la présidente du RN. “Le simple fait d’avoir un contact, quel qu’il soit, avec des organisations terroristes, doit vous faire traduire devant la cour d’assises pour intelligence avec l’ennemi”, a estimé Marine Le Pen. “Or, on refuse d’appliquer cet article 411-4 qui permet de criminaliser ceux qui ont un contact, des relations avec une idéologie qui est l’idéologie islamiste.”
Danielle Rouquié, édité par Sophie Louet
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