Conakry, Guinée (PANA) - Le président guinéen, Lansana Conté, a accepté vendredi soir de céder une partie de son pouvoir au futur Premier ministre, tentant ainsi d'apaiser la colère des manifestants qui exigent sa démission.
Cette décision a été rendue public par le président du Conseil économique et social (CES), Michel Kamano, un des négociateurs du gouvernement face aux responsables des quatre principales centrales syndicales du pays qui ont lancé, le 12 janvier, une grève générale illimitée pour obtenir une baisse des prix des denrées et des réformes politiques.
Elle fait suite à la décision du président Conté de nommer un Premier ministre, poste qu'il avait supprimé il y plusieurs mois.
Le secrétaire général de l'Union des syndicats des travailleurs de Guinée (USTG), Ibrahima Fofana, a estimé que le futur Premier ministre "devrait être un civil, un homme pétri de compétences, intègre, patriote qui a servi et continuera de servir la Guinée".
Il a indiqué que la grève pourrait être suspendue après la signature, samedi après-midi, d'un accord global entre le gouvernement et les centrales syndicales.
Dans leur préavis de grève, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l'USTG, l'Organisation nationale des syndicats libres de Guinée (ONSLG) et l'Union démocratique des travailleurs de Guinée (UDTG) demandent une séparation des pouvoirs, dénonçant l'ingérence du président Conté dans les affaires judiciaires.
Au fil des jours, le mouvement s'est radicalisé, donnant lieu à des grandes manifestations, notamment à Conakry et sa banlieue, exigeant la démission du président Conté qu'il juge inapte à diriger le pays à cause de sa maladie.
Au cours des affrontements avec les manifestants, les forces de l'ordre ont tué une trentaine de personnes dont 23 dans la seule journée de lundi dernier.
Conakry - 27/01/2007
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