Le président sénégalais Abdoulaye Wade a reçu mercredi à Genève le premier "Prix de la société mondiale de l'information", récompensant son action en faveur du Fonds de solidarité numérique qui doit résorber la fracture informatique entre Nord et Sud.
M. Wade, qui a reçu le prix des mains du secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), Yoshio Utsumi, a estimé que c'était "toute l'Afrique" qui était récompensée à travers lui.
Le président sénégalais avait été à la fin de 2003 à l'origine de la création du Fonds de solidarité numérique, un dispositif qui prévoit l'imposition d'une contribution de 1% sur les marchés publics informatiques des Etats ou des collectivités participantes.
Ce fonds facultatif doit servir à financer des projets de développement de l'informatique et des télécommunications dans les pays pauvres. Réunissant une trentaine de participants (Etats, régions, villes), il se monte à une dizaine de millions d'euros, selon ses promoteurs.
Le Fonds, basé à Genève, doit faire l'objet d'une conférence internationale en décembre à Alger, Dakar ou Paris, avec l'objectif de préparer un traité.
Le prix a également été remis au "banquier des pauvres" bangladais Muhammad Yunus, récompensé pour avoir introduit les publiphones sans fil dans les zones rurales du Bangladesh. "A lui seul, il a véritablement transformé le paysage de l'information et de la communication au Bangladesh", a souligné l'UIT.
Mardi, M. Wade a reçu au siège de l'Unesco à Paris le prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, en présence de huit chefs d'Etat.
L'opposition sénégalaise a estimé que M. Wade "ne mérite pas" cette distinction et a boycotté la cérémonie afin de dénoncer "les dérives" de son régime qui, selon elle, menace les libertés.
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