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Les députés britanniques cherchent un plan B pour le Brexit

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Les députés britanniques et le Brexit

Les députés britanniques cherchaient mardi un plan B pour le Brexit, après avoir voté la veille pour reprendre en main le processus de sortie de l'Union européenne, infligeant une nouvelle défaite historique à la Première ministre conservatrice Theresa May. Les élus ont adopté un amendement leur permettant d'organiser mercredi une série de votes indicatifs sur la forme que doit prendre le Brexit. Le maintien dans le marché unique, un nouveau référendum, voire l'annulation de la sortie de l'UE pourraient figurer parmi les scénarios examinés.

"Une humiliation nationale"

Cette "prise de contrôle" du processus du Brexit par les députés, la semaine où le Royaume-Uni était censé quitter l'UE, constitue la énième humiliation pour Mme May, plus affaiblie que jamais, titraient les médias britanniques. "C'est une humiliation nationale", estimait aussi l'ancien vice-Premier ministre conservateur Michael Heseltine, dans le quotidien The Guardian. "Et la Première ministre n'a aucun contrôle des événements".

Le Royaume-Uni aurait théoriquement dû quitter l'UE vendredi 29 mars à 23H00 GMT. Mais faute d'avoir pu rallier les députés derrière l'accord de divorce qu'elle a péniblement négocié avec Bruxelles, Theresa May a été contrainte de demander aux dirigeants de l'UE un report de cette échéance historique, fixée désormais au 12 avril au plus tôt. Un peu moins de trois ans après le référendum de juin 2016, les différentes options de sortie de l'UE reviennent donc sur la table.

Affront supplémentaire pour Theresa May, dont l'autorité était déjà bien fragile, trente députés conservateurs ont défié lundi les consignes de vote de leur parti et soutenu l'amendement et trois secrétaires d'Etat ont annoncé leur démission dans la soirée, portant à près d'une trentaine le nombre de démissions au sein de son gouvernement depuis les élections générales de juin 2017. Theresa May a réuni son cabinet mardi matin pour discuter de la réponse à apporter à cette révolution parlementaire.

Un porte-parole du ministère chargé du Brexit a déjà réagi lundi en mettant en garde contre "un dangereux et imprévisible précédent", appelant les députés à faire preuve de "réalisme". Pas de valeur contraignante Le référent Brexit au Parlement européen, Guy Verhofstadt, y voit au contraire une occasion pour le Parlement de s'exprimer en faveur d'un divorce plus doux, avec le maintien de liens étroits après le Brexit.

C'est "une opportunité de forger une coopération transpartisane conduisant à une déclaration politique renforcée et une relation future plus proche", a-t-il estimé sur Twitter. Toutefois, ces votes n'ont pas de valeur contraignante pour le gouvernement et Theresa May a annoncé qu'elle s'opposerait au choix des députés si celui-ci entrait en contradiction avec les engagements de son parti en faveur d'une sortie du marché unique et de l'union douanière.

"Je ne peux promettre que le gouvernement mettra en oeuvre le résultat des votes tenus par la Chambre. Mais je m'engage à participer de façon constructive à ce processus", a-t-elle déclaré lundi avant le vote. Les députés ont cependant un plan pour contraindre le gouvernement à se plier à sa volonté. "Si le gouvernement refuse d'écouter ce pour quoi le Parlement a voté, nous nous efforcerons de présenter une proposition de loi qui obligera le gouvernement à tenir compte des souhaits du Parlement", a déclaré un des députés conservateurs rebelles, Nick Boles, dans l'émission BBC Newsnight.

Mme May n'a, elle, pas abandonné l'idée de faire adopter son accord de divorce conclu en novembre avec Bruxelles. "Je continue à discuter avec des collègues de la Chambre pour trouver des soutiens de façon à ce que nous puissions organiser un vote cette semaine", a-t-elle déclaré. Anticipant un possible rejet du Traité de retrait, les dirigeants de l'UE ont donné à Mme May le choix.

Soit l'accord est voté et les liens sont rompus de façon ordonnée, avec un court report de la sortie fixée au 22 mai. Soit l'accord est rejeté, et Londres aura jusqu'au 12 avril pour présenter une alternative et demander un nouveau report, qui impliquerait la tenue d'élections européennes fin mai dans le pays. Sinon, ce serait une sortie sans accord.



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