Le navire «Lady Leyla» a pu exceptionnellement décharger sa cargaison lundi en Territoire palestinien grâce aux récents accords israélo-turcs.
L’accord signé entre Israël et la Turquie aura eu de rapides retombées. Dimanche, seulement six jours après que Benyamin Nétanyahou et Recep Tayyip Erdogan ont annoncé la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays, le navire turc Lady Leyla, transportant 11 000 tonnes de denrées alimentaires et de jouets destinés aux Palestiniens, a accosté au port israélien d’Ashdod, à une trentaine de kilomètres au nord de la bande de Gaza. Il y a été inspecté par les autorités locales, avant de pouvoir continuer sa route.
Arrivée à #Gaza du premier camion d’aide turque provenant du "Lady Leyla" https://t.co/ZPBb19JtW2 pic.twitter.com/oIGuqJlfEg
— ANADOLU AGENCY (FR) (@aa_french) 4 juillet 2016
Le premier convoi d’aide serait arrivé à Gaza lundi en milieu d’après-midi, selon l’agence de presse turque Anadolu.
Ashdod:Turkish ship 'Lady Leyla' arrived. #Gaza-bound cargo onboard to join routine delivery of goods through Israel https://t.co/K3T4UJ5P6N
— Israel Foreign Min. (@IsraelMFA) 3 juillet 2016
L’avancée est historique : les deux pays ont des antécédents tragiques sur de précédents convois d’aide humanitaire. Le 31 mai 2010, l’armée israélienne prenait d’assaut le Mavi Marmara, navire qui tentait d’apporter de l’aide matérielle aux Gazaouis. Neuf militants turcs avaient été tués lors de l’intervention. Un an après, des activistes français propalestiniens en route pour la bande de Gaza ont dû abandonner leur voyage à bord du Dignité, interceptés par des garde-côtes grecs à la demande des autorités israéliennes.
Les tensions entre les deux puissances commencent à s’apaiser depuis mars 2013. Le Premier ministre israélien, après moult tractations, a enfin présenté ses excuses pour la mort des neuf militants turcs. Mais Ankara, allié du Hamas (l’organisation islamiste palestinienne), demande toujours la levée du blocus de Gaza. Erdogan ne l’a finalement pas obtenue, mais gagne la possibilité de faire passer de l’aide humanitaire aux Gazaouis. Le contrôle de la cargaison par les autorités israéliennes reste cependant une condition sine qua non.
«Ashdod : le navire turc "Lady Leyla" est arrivé. Le bateau avec sa cargaison à destination de Gaza est sur le point de rejoindre la route habituelle de biens livrés à travers Israël.» — Ministère des Affaires étrangères israélien (@IsraelMFA) 3 juillet 2016
Ankara, par ce nouvel accord, s’est aussi vu promettre 20 millions de dollars (18 millions d’euros) par Israël pour les familles des militants tués. En échange, aucune activité «terroriste» visant Israël ne pourra être exécutée depuis le sol turc. «Notre intérêt suprême est notre sécurité. Je ne transigerai pas avec cela, a déclaré Nétanyahou. Cet intérêt est essentiel pour empêcher que le Hamas constitue une force et cela restera comme ça.»
Aude Massiot Avec AFP
2 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2016 (22:34 PM)on va nous faire croire qu'après qq jours, il est capable d'envoyer 11000 tonnes comme ça d'un coup de baguette magique.
La vraie raison sont les millions de dollars promis, tout comme sa soi disant aide aux réfugiés pour lesquels il a demandé 6 milliards de dollars alors que les réfugiés vivent dans des conditions lamentables et sont maltraités par les turcs.
Bababe
En Juillet, 2016 (00:06 AM)Nous sommes victimes et coupables. Qui tirent les ficelles?
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