Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été reçu vendredi à Paris par son homologue Emmanuel Macron pour discuter de la Syrie, de l'Europe mais aussi de la question sensible des droits de l'homme en Turquie. Plusieurs contrats ont été signés et notamment dans le secteur de la Défense.
Ceux qui se considèrent désormais comme des amis, se sont dit les choses clairement. Droit dans les yeux, Emmanuel Macron a douché les espoirs de son homologue concernant l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.
Dans les conditions actuelles, pas question dit le président français, pour qui les purges historiques menées par Erdogan en Turquie à l’encontre de ses opposants et l’emprisonnement d’intellectuels et de journalistes sont inacceptables.
Emmanuel Macron affirme néanmoins comprendre la lassitude des Turcs quant à cette adhésion qui dure depuis une éternité. C’est pourquoi il propose un partenariat entre l’Europe et Ankara, en attendant de voir dans quelques années l’évolution de la situation en Turquie.
Autre point, la question syrienne. La Turquie avec ses partenaires russes et iraniens ont clairement pris le leadership dans ce dossier. Et là aussi pas question pour Paris de rester à l’écart. Emmanuel Macron le reconnaît, les négociations à Sotchi ont permis un retour au calme en Syrie. Mais la paix ne peut être le fruit que d’une solution politique et la France et les puissances occidentales comptent bien jouer leur rôle.
Erdogan s'en prend à un journaliste
La visite du président turc s’est achevée vendredi à Paris par une conférence de presse conjointe entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron, durant laquelle le président de la Turquie s’en est pris à un journaliste français, allant même jusqu’à l’accuser d’être un Guleniste. En référence au mouvement islamiste Gülen, appelé également « FETO » en Turquie. Cette organisation est considérée comme terroriste par Ankara.
Dans les salons de l’Elysée, le président turc, s’en prend ouvertement à un journaliste du magazine Envoyé Spécial, diffusé sur France 2. Le reporter pose une question : il interroge Recep Tayyip Erdogan sur l’interception en 2014 de camions appartenant aux services secrets turcs et transportant supposément des armes destinées au groupe Etat islamique.
« Toi tu parles comme quelqu’un du FETO, avec leurs mêmes arguments », accuse le président turc.
« Je parle comme un journaliste », rétorque l’intervenant.
« Quand vous posez vos questions, ne parlez pas avec les arguments des autres, ça ce sont des arguments et un discours de FETO, et il faut apprendre s’il vous plait à ne pas parler avec ce discours à la FETO », assène le dirigeant turc.
Enervé, Recep Tayyip Erdogan est visiblement obsédé par les Gulenistes. Il accuse cette confrérie islamiste d’avoir voulu le renverser lors du coup d’Etat manqué en juillet 2016. Depuis, l’Etat Turc traque inlassablement les sympathisants de cette organisation. Des purges à répétition sont menées à travers le pays.
4 Commentaires
Khatior-bi
En Janvier, 2018 (23:01 PM)Comble de malheur l'Europe a besoin de la Turquie et du Pakistan.
Anonyme
En Janvier, 2018 (08:47 AM)Anonyme
En Janvier, 2018 (09:01 AM)Anonyme
En Janvier, 2018 (16:41 PM)Participer à la Discussion