Enfant pauvre du Michigan, issu d'une famille modeste martyrisée par le Ku Klux Klan, jeune délinquant emprisonné plusieurs années puis icône de la libération des Noirs, Malcolm X a eu plusieurs noms, plusieurs vies, et ses prises de parole rageuses continuent de provoquer de vifs débats.
Enfant pauvre dans le Michigan, issu d'une famille modeste qui subit les violences du Ku Klux Klan, Malcolm Little connut la misère, les deuils, la peur, les humiliations.
Après l'assassinat de son père et l'internement en institution psychiatrique de sa mère, Malcolm fut happé par les dérives nocturnes des ghettos. Petite main de la pègre, il fut condamné à dix ans de prison. Pendant son incarcération il se convertit à l'Islam et lut avec avidité.
"L'enfance de Malcolm X a été marquée à la fois par l'assassinat de proches, le harcèlement du Ku Klux Klan, qui lui a fait vivre des scènes d'horreur quand il était petit, et même la maison où habitait ses frères et soeurs a été brûlée sans que la police n'intervienne." Nicole Bacharan.
A sa libération, il devint le porte-parole hautement charismatique de la Nation de l'Islam, organisation religieuse, minoritaire au sein de la communauté noire, qui prônait un séparatisme radical et pourfendait "les démons blancs" en annonçant l'Apocalypse.
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Après son pèlerinage à la Mecque et son adhésion à un Islam plus orthodoxe, Malcolm X rompit avec la Nation de l'Islam pour un militantisme plus actif politiquement. De meetings en meetings où son verbe enflammait l'auditoire, il affina ses prises de position.
L'Afrique était au cœur de sa pensée, l'Afrique terre des origines, espace géographique mais aussi entité culturelle et spirituelle, l'Afrique comme ciment d'une identité et d'une fierté à restaurer.
"Il y avait une grande musicalité quand il parlait, ces circonvolutions, ces crescendo, où l'on va accélérer, ces formes de répétition, où l'on va hausser le ton [...] il y a à l'intérieur une vraie dramaturgie, on en est captif." Mohamed Rouabhi
Malcolm X l'imprécateur n'était pas l'homme des compromis. Ses discours rageurs pourfendaient aussi bien les Blancs que les Noirs intégrationnistes qui luttaient pour le Mouvement des Droits Civiques, sous l'égide de Martin Luther King, son grand ennemi politique qualifié par lui d'Oncle Tom.
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Ses voyages multiples l'amenèrent à rencontrer les leaders des pays décolonisés. Il inscrivit alors son combat dans l'optique d'une révolution mondiale anti-impérialiste des peuples opprimés par la colonisation.
On le considère comme le précurseur du panafricanisme. Sa pensée politique qui devenait plus concrète et s'ouvrait vers le monde fut arrêtée net par les balles de ses assassins le 21 février 1965.
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