Une femme, dont la plainte pour viol contre le ministre de l’Action et des Comptes publics a été classée sans suite en février, a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier, confirmant une information de la Voix du Nord. “Il y a bien une plainte avec constitution de partie civile”, a-t-on dit à Reuters de même source, ce qui ouvre la voie au déclenchement d’une information judiciaire. Sophie Spatz-Patterson est “déterminée à faire éclater la vérité” sur des faits remontant à 2009, rapporte la Voix du Nord, qui cite l’avocate de cette femme de 46 ans.
Selon le journal, elle a porté plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris “pour des faits d’abus de confiance, d’extorsion de consentement sexuel, d’escroquerie au consentement sexuel, de viol, de harcèlement sexuel, avec la circonstance aggravante que les faits commis l’ont été par une personne abusant de l’autorité de ses fonctions”.
Gérald Darmanin, 35 ans, est également visé par une plainte pour abus de faiblesse déposée par une autre femme, domiciliée à Tourcoing, ville du Nord dont il a été maire de 2014 à 2017. Elle dit avoir fait l’objet de sa part de “demandes à caractère sexuel” en échange d’un nouveau logement. Le ministre a fait savoir qu’il allait porter plainte contre elle pour dénonciation calomnieuse. Gérald Darmanin conteste également formellement les accusations portées par Sophie Spatz-Patterson, contre laquelle il a aussi porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Un de ses avocats a reconnu que le benjamin du gouvernement avait eu une relation sexuelle librement consentie avec son accusatrice. Le classement sans suite de la première plainte avait été motivé par l’impossibilité d’établir l’absence de consentement de la plaignante, l’existence d’une contrainte, d’une menace, d’une surprise ou de violences sur sa personne. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et le gouvernement ont apporté leur soutien à Gérald Darmanin en vertu de la règle non écrite selon laquelle seule une mise en examen entraîne la démission d’un ministre.
Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse
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