La mise en examen du numéro 2 de l’ambassade de France au Salvador est le dernier rebondissement dans l’enquête visant «Action des forces opérationnelles», une cellule d’ultra-droites démantelée en 2018 pour avoir planifié des attaques anti-musulmanes en France.
Un diplomate en poste à l’ambassade de France au Salvador, soupçonné d’appartenir à une cellule d’ultra-droite qui projetait des attaques contre des musulmans en France, a été mis en examen en juin pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle», a appris l’AFP jeudi de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien .
L’homme de 51 ans, présenté comme un certain «Marc-Antoine G.» occupait le poste d’adjoint à l’ambassadeur de France au Salvador, après avoir été consul adjoint au Gabon. Il a été interpellé le 2 juin par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, à sa descente d’un avion en provenance de Madrid, a précisé cette source, confirmant une information du Parisien.
Ce n’est «pas juste un sympathisant» mais un membre «actif» du groupe d’ultra-droite Actions des forces opérationnelles (AFO), selon cette source. Treize de ses membres présumés ont déjà été mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» à l’été 2018. Composé selon le Parisien d’hommes et de femmes âgés de 33 à 70 ans, ce groupuscule fondé par un ancien policier dans le but de lutter «contre le péril islamiste» projetait «une attaque terroriste de type 13 novembre» et des «mesures de représailles» à l’encontre de personnalités musulmanes de France.
Selon Le Parisien, le diplomate mis en examen le 6 juin a été placé sous contrôle judiciaire et suspendu de ses fonctions. L’homme donnait des instructions, se tenait au courant de l’avancée des projets d’attaques par mail, et aurait recruté de nouveaux membres pour la cellule francilienne d’AFO, dont il était le responsable depuis l’été 2017. Il aurait par ailleurs envisagé de ramener des armes du Salvador par «valise diplomatique».
Pendant l’été 2018, deux coups de filet avaient permis l’arrestation de treize de ses membres présumés dont son probable chef de file, un policier à la retraite qui entendait «durcir l’action». Des armes à feu et des milliers de munitions avaient été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments entrant dans la fabrication d’explosif de type TATP. «Il y a toujours eu des groupes d’ultra ou d’extrême droite, mais c’est la première fois depuis assez longtemps qu’un groupe organisé se met en situation de pouvoir commettre un attentat», commente Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers.
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