Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui va quitter le gouvernement, a dénoncé mercredi Moscou et Téhéran, complices des horreurs du régime syrien et a aussi critiqué les ambiguïtés des Etats-Unis et leur manque d'engagement.
Il y a à la fois une brutalité effrayante du régime de Bachar al-Assad (...) et, j'appelle les responsables par leur nom: il y a une complicité de la part de la Russie et de l'Iran, a déclaré M. Fabius devant les députés, en exigeant de nouveau l'arrêt des bombardements en Syrie, où le régime et son allié russe mènent une offensive sanglante dans le Nord.
Le ministre, dont le départ pour le Conseil constitutionnel a été annoncé mercredi matin, a également critiqué un certain nombre d'ambiguïtés de la part de toute une série de partenaires, qu'il n'a pas nommés.
Mais un peu plus tôt avec des journalistes, il s'était montré plus explicite. Il y a des ambiguïtés (...) y compris dans les acteurs de la coalition. Je ne vais pas redire ce que j'ai souvent dit, en particulier sur le principal pilote de la coalition (les Etats-Unis), et d'autres aussi. Mais on n'a pas le sentiment que ce soit un engagement très fort, a déclaré M. Fabius.
Evidemment, comme les Russes et les Iraniens sentent ça, ils ont compris. (...) EtBachar al-Assad s'est refait de la force, a encore déclaré le chef sortant de la diplomatie française, pour lequel une solution politique en Syrie passe par le départ du président syrien.
Washington dirige une coalition d'une soixantaine de pays contre les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Mais Paris, très engagé au côté de l'opposition modérée au régime d'Assad, juge depuis des semaines que Washington se montre trop conciliant avec Moscou qui soutient militairement Damas.
Depuis dix jours, les forces pro-régime, appuyées par un tapis de bombes russes, ont lancé une offensive majeure contre les rebelles dans la province d'Alep(nord).
Cette campagne, lancée au moment même où l'ONU tentait de lancer à Genèvedes discussions de paix inter-syriennes, a fait 500 morts, dont une centaine de civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et des dizaines de milliers de personnes fuyant les bombes se massent dans des conditions éprouvantes à la frontière turque, fermée.
Une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie, qui compte 17 pays dont les Etats-Unis, la Russie et l'Iran, est prévue jeudi à Munich, pour tenter de relancer une improbable solution diplomatique au conflit qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés en cinq ans.
A Washington, le département d'Etat, dont le patron John Kerry a toujours affiché une bonne entente avec M. Fabius, a salué le ministre français, sans polémiquer: Les Etats-Unis ont été très sensibles au leadership du ministre des Affaires étrangères Fabius sur un large éventail de priorités internationales, a dit sobrement le porte-parole Mark Toner.
La France est notre plus ancien allié et nous accordons la plus grande valeur à nos liens étroits, a ajouté M. Toner, soulignant que Washington avait hâte de travailler avec le successeur de M. Fabius.
2 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (11:21 AM)Soigneur De Fous
En Février, 2016 (12:00 PM)Participer à la Discussion