Un tribunal de Kiev a rendu jeudi 24 janvier son verdict dans le procès par contumace de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Il est condamné pour haute trahison à 13 ans de prison. Il vit en exil en Russie depuis sa fuite en 2014, à la suite de la victoire de la révolution du Maïdan. Il ne purgera pas sa peine. Mais le verdict n’en reste pas moins symbolique.
La péninsule de Crimée annexée, les régions de l’Est en guerre, plus de 13 000 morts selon l’ONU, et il est condamné à 13 ans de prison pour haute trahison. L’ancien président autoritaire Viktor Ianoukovitch est reconnu coupable d’avoir demandé à Vladimir Poutine d’intervenir militairement en Ukraine. Pourtant, il ne passera probablement aucun jour derrière les barreaux.
Ce procès par contumace est décrié par beaucoup d’Ukrainiens comme une farce. Viktor Ianoukovitch lui-même a snobé les dernières convocations du tribunal par vidéoconférence, et a dénoncé une « persécution politique ».
Le procureur général, Iouriy Loutsenko, a fait de son cas un marqueur de sa détermination à « expurger les crimes de l’ancien régime ». Beaucoup en Ukraine le soupçonnent cependant d’une justice en trompe-l’oeil : condamner l’ancien tyran déchu serait facile, alors que dans le même temps, beaucoup d’autres anciens dignitaires corrompus bénéficient d’une impunité scandaleuse.
Toujours est-il que le verdict est accueilli comme une évidence bienvenue, une petite compensation qui permet de panser certaines blessures des cinq dernières années.
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