Le chef de l'unité d'élite du Raid, Amaury de Hauteclocque, qui avait dirigé l'assaut contre Mohamed Merah à Toulouse, sera muté à l'Inspection générale de la police nationale dans l'attente d'une nouvelle affectation, a-t-on appris dans son entourage. Cette mutation, qui s'apparente à une mise à l'écart, lui a été signifiée par le directeur général de la police nationale, Claude Baland, a-t-on souligné, confirmant une information d'Europe 1. Amaury de Hauteclocque sera remplacé par Jean-Michel Fauvergue, qui était sous-directeur de la Police aux frontières, a-t-on précisé de source policière. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a changé depuis son arrivée place Beauvau la plupart des hauts responsables policiers et des services de renseignement. Le général Didier Favier, qui avait commandé le Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale, a été promu mercredi directeur général de la gendarmerie. Des familles de victimes du djihadiste français ont critiqué l'intervention du Raid, affirmant que ce service n'avait pas fait tout son possible pour prendre l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban vivant. Amaury de Hauteclocque avait rejeté ces critiques dans la presse, justifiant la longueur du siège de l'appartement et son issue fatale par la résistance surprenante opposée par Mohamed Merah. Six hommes du Raid avaient été blessés. "C'est la première fois de ma vie que quelqu'un mène l'assaut contre nous", avait-il confié au Figaro. Le chef du Raid avait expliqué avoir engagé initialement des armes non létales, des grenades susceptibles de le "choquer", mais que cette tactique s'était avérée impossible à tenir face à l'offensive de Merah. "Il nous a annoncé mercredi à 22h45 qu'il voulait mourir les armes à la main, et c'est ce qu'il a fait", disait-il. Un rapport remis en octobre à Manuel Valls avait mis en évidence des dysfonctionnements dans l'enquête qui avait abouti à la mort du terroriste tué par le Raid et proposé des réformes. Il avait cependant justifié l'action du Raid, assurant que ses choix avaient été "cohérents" et qu'il avait eu comme préoccupation d'éviter que le terroriste "ne prenne des occupants de l'immeuble en otage."
Gérard Bon, avec Nicolas Bertin, édité par Patrick Vignal
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Deug Deug
En Avril, 2013 (16:31 PM)Participer à la Discussion