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Yvan Colonna : victime d'un fou d'Allah

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Yvan Colonna : victime d'un fou d'Allah
L'assaillant d'Yvan Colonna est un codétenu radicalisé. Son agresseur lui reprochait un prétendu blasphème.

On les voyait souvent trottiner ensemble sur le terrain de sport de 5 400 mètres carrés de la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône). Yvan Colonna, 61 ans, en connaît les moindres contours. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat – qu’il a toujours nié – du préfet Claude Érignac en 1998, le nationaliste corse soigne sa forme. Il est un des 135 détenus de cette petite prison, parmi les plus sécurisées de France. Son partenaire de footing s’appelle Franck Elong Abé. Ce Franco-Camerounais converti à l’islam a vingt-cinq ans de moins que le « berger de Cargèse », mais il présente des « états de service » inquiétants. Arrêté par les troupes américaines en 2012 en Afghanistan, où il combattait au côté des talibans, il est remis à la France deux ans plus tard. En 2016, il est condamné à neuf ans de prison pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme ». Malgré leurs différences d’âge, de parcours, les deux hommes ont développé une certaine camaraderie, nouée notamment autour de parties d’échecs.

Je crache sur Dieu !

Mais cette entente cordiale se fracture soudainement, le lundi 28 février. Ce jour-là, Yvan Colonna et Franck Elong Abé discutent au « gourbi corse », sorte de cuisine où se réunissent les prisonniers. L’échange prend un tour houleux au moment d’aborder le sujet de la religion. « Je crache sur Dieu ! » se serait exclamé le militant indépendantiste. Cela, on l’apprendra trois jours plus tard. Après que le pire se sera produit.

Le mercredi 2 mars, peu après 10 heures, Colonna s’astreint à une série de pompes dans la salle de musculation de la prison. C’est une vieille passion. Avant de consacrer sa vie à la cause nationaliste, il avait entamé des études pour devenir prof de sport. Selon les premiers éléments recueillis, Franck Elong Abé est censé assurer l’entretien du gymnase en tant qu’« auxiliaire d’étage ». Mais lorsqu’il pénètre dans la salle, ce n’est pas pour faire le ménage ni pour soulever de la fonte. Sitôt la porte refermée, il se jette sur le Corse, l’étrangle à mains nues ou à l’aide d’une serviette, lui saute sur le dos à pieds joints et lui écrase longuement la trachée. Huit minutes d’un acharnement inouï. En quittant les lieux, le « présumé innocent » prévient placidement les surveillants : « Colonna a fait un malaise. » Mais le dispositif de vidéosurveillance a filmé toute la scène. « Les secours ont prodigué un massage cardiaque à la victime moins de trois minutes après l’alerte », précisera le procureur de la République à Tarascon. Transporté au centre hospitalier d’Arles, Yvan Colonna est ensuite transféré à l’hôpital Nord de Marseille, dans un état de coma post-anoxique causé par une interruption dans l’oxygénation du cerveau. Son pronostic vital était toujours engagé lundi, au moment où nous imprimions ces lignes.

C’est quelqu’un d’extrêmement cultivé, il lit trois bouquins par semaine ! 

Les gardiens de la centrale d’Arles, interrogés par la presse, ont fait part de leur stupeur : aucune animosité n’avait été constatée auparavant entre les deux hommes. L’administration pénitentiaire elle-même reconnaissait qu’Yvan Colonna était un détenu sans histoires. Privé de liberté depuis dix-huit ans, l’homme passait ses journées à faire de la « muscu », à causer au « gourbi corse » et à dévorer des livres. « C’est quelqu’un d’extrêmement cultivé, il lit trois bouquins par semaine ! » confie son ami et ancien avocat Pascal-Pierre Garbarini. Et puis il y a Stéphanie, la femme qu’il a épousée en mars 2011, deux mois avant son troisième procès d’assises. Un fils est né de leur union la même année.

La Corse, sous tension, est suspendue à l'état de santé du militant nationaliste

À l’inverse, la détention de Franck Elong Abé a été chaotique, entre suicide raté, prise en otage d’une infirmière, tentative d’évasion et incendies à répétition. Après avoir été incarcéré à Rouen, Nantes et Condé-sur-Sarthe, il purgeait sa peine à Arles depuis octobre 2019. En dépit de ce pedigree chargé et de son statut de « détenu particulièrement signalé » (DPS), l’homme était rémunéré par l’administration pénitentiaire en qualité d’« auxi », et libérable fin 2023.

Placé en garde à vue, Franck Elong Abé a justifié son agression, devant les policiers, par le « blasphème » qu’aurait proféré Yvan Colonna. Son geste était-il prémédité ? C’est une des questions que devra résoudre l’enquête ouverte pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » par le parquet national antiterroriste (Pnat). En Corse, le drame a soudé tout le spectre politique, qui reproche au gouvernement d’avoir toujours refusé le « rapprochement » des militants condamnés pour l’assassinat du préfet Érignac (outre Yvan Colonna, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri sont incarcérés à la centrale de Poissy). « L’État a une responsabilité première, accablante, dans ce qui s’est passé », dénonce Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse et ex-avocat de Colonna, en marge d’un rassemblement devant la préfecture de région. L’île, sous tension, est aujourd’hui suspendue à l’état de santé du militant nationaliste.

De son côté, le gouvernement fait valoir que le transfert de DPS en Corse est inenvisageable, car les prisons ne sont pas conçues pour les accueillir. Il lui faudrait donc lever ce statut, ce que Jean Castex a déjà refusé de faire par deux fois depuis qu’il est à Matignon. Il n’empêche, l’exécutif semble quelque peu gêné aux entournures. Au point que le ministère de la Justice a promis une mission de son inspection générale pour « faire toute la lumière sur les conditions de cette agression d’une particulière gravité ». Les « natio » espèrent que l’enquête administrative établira les raisons pour lesquelles personne, en dépit du système de vidéosurveillance, n’est intervenu pour mettre fin à cette agression.

Deux jours après le crime, l’artificier des attentats de Paris de 1995, Smaïn Ait Ali Belkacem, un des Tis (détenus « terroristes islamistes ») les plus dangereux, était, selon nos informations, extrait de sa cellule. « Le Raid est venu le chercher à la centrale d’Arles et l’a monté en urgence à Paris », nous précise une source au sein de l’administration pénitentiaire. L’homme a été interrogé longuement sur ses liens éventuels avec l’agresseur d’Yvan Colonna. La veille, à la prison de Borgo (Haute-Corse), les détenus entamaient une grève des plateaux-repas et accrochaient le drapeau corse au grillage. C’est le centre pénitentiaire dans lequel Yvan Colonna réclamait de longue date son transfèrement.


3 Commentaires

  1. Auteur

    En Mars, 2022 (14:16 PM)
    Louche
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  2. Auteur

    Tamitdk

    En Mars, 2022 (14:48 PM)
    C'est quoi en rapart avec ALLAH ?c'est un abé un christ non !! 

    La france avec ces genres de journalistes journaleux toujours anti musulmans!

     
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    • Auteur

      Reply_author

      En Mars, 2022 (15:58 PM)
      En France, et dans tous les pays developpés, on ne tue plus au nom de Dieu depuis des certaines d'années! Le developpement, c'est aussi apprendre à vivre sa foi intelligemment...mais pour ça, il faut un cerveau!
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    • Auteur

      Reply_author

      En Mars, 2022 (08:33 AM)
      Tu es vraiment idiot et ignorant !
       Abé n'a rien à voir avec les chrétiens.
      C'est plutôt le nom de famille du gars.
      Pas besoin de beaucoup réfléchir pour le comprendre.
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    Auteur

    Agréer Condoléances

    En Mars, 2022 (21:18 PM)
    La France perd beaucoup d'argent avec ce genre de prisonnier. Mais maintenant ils ont compris tout assaillant est tué. 
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