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Musique

FLAVIA COELHO : " Il y a tellement de talents et de créativité au Sénégal "

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FLAVIA COELHO : " Il y a tellement de talents et de créativité au Sénégal "

Elle fait partie des ambassadeurs de la culture brésilienne. Très férue de reggae, de Folk et de rythmes traditionnels de son pays, Flavia Coelho flirte, grâce à l’opportunité que lui a offerte Cheikh Lô dans son dernier album, avec la musique africaine. Ce qui est pour cette Brésilienne très mobile, une opportunité pour aller à la rencontre de ses sources. Flavia Coelho que nous avons pu coincer entre deux boîtes de nuit, dans le cadre du lancement de l’album ‘’Balballu’’, parle des musiciens sénégalais, de la samba, des rythmes africains. Que de zones de convergence !

 

Comment êtes-vous entré en contact avec le groupe de Cheikh Lô ?

Je connaissais déjà son album, son histoire. Je l’apprécie énormément. Il enregistrait dans le studio de mon producteur à Paris et il cherchait une voix. On ne se connaissait pas mais mon producteur lui a suggéré de me contacter pour ça. Il a décidé de m’envoyer le son pour voir ce qu’on peut faire. C’était la veille de mon concert à l’Olympia et je ne voulais vraiment pas faire de la musique ce jour-là. Mais comme c’était Cheikh Lô, j’ai bien voulu m’y pencher. En 20 minutes j’avais en tête les mélodies et les paroles. Deux jours après, nous avons fait le morceau. Cheikh Lô est un monument vivant de la musique africaine. Cela a été une expérience très positive.

Qu’est-ce qu’il y a de différent dans la musique de Cheikh Lô comparé à ce que font les autres musiciens africains ?

Déjà ici, vous avez quelque chose qui est magnifique, c’est que vous ne vous répétez jamais. Ici au Sénégal chaque artiste a son identité. Youssou Ndour a son identité, idem pour Cheikh Lô, Souleymane Faye, etc. Evidemment, il y a le côté mystique de Cheikh Lô qui est vraiment très fort. Et c’est cela qui touche beaucoup de gens. Et là, tout de suite, j’ai la chance de côtoyer un des monuments de la musique africaine et de pouvoir aller chez lui, connaître sa famille. C’est un des plus beaux moments de ma vie. Je n’oublierai jamais.

Vous connaissez des musiciens sénégalais en dehors de Cheikh Lô ?

Oui, bien sûr. J’ai beaucoup écouté la musique du groupe Xalam. Je suis une grande fan de Souleymane Faye. Je connais également les frères Touré, Missal, Ismaïl Lô, Wôz Kaly, Viviane Ndour, etc. Il y a une bonne clique de musiciens sénégalais que je connais et qui font de la bonne musique, une musique de qualité. Il y a tellement de créativité et de qualité chez vous.

Pensez-vous faire des collaborations avec un ou quelques-uns de ceux-là que vous venez de citer ?

J’attends des invitations. Je suis quelqu’un qui est au service de la musique. On m’appelle et je viens. Déjà que j’ai invité Wôz Kaly dans mon dernier album. Je l’ai aussi invité à chanter avec moi sur scène à l’Olympia. C’est un ami dans la vie de tous les jours et il m’a présenté pleins d’amis sénégalais qui sont devenus des frères et sœurs pour moi. Ainsi, quand je suis à Dakar je suis chez moi.

Est-ce qu’il y a un parmi ces musiciens que vous appréciez particulièrement, avec lequel vous vous sentirez plus à l’aise ?

Non, je n’ai pas de préférence vraiment. Comme je vous ai dit tout à l’heure, chacun de ces musiciens a un style qui lui est propre. Et si le feeling passe entre nous, il n’y a pas de problème.

Parlez-nous un peu des convergences entre la musique brésilienne et celle africaine 

Je vais vous raconter mon histoire personnelle. Au Brésil, on mange brésilien, on écoute brésilien, on vit brésilien. On a évidemment la conscience de notre héritage afro-brésilien. On dit toujours juste afro-brésilien. Moi j’étais curieuse de savoir ‘’afro-brésilien d’où ?’’. La ‘’samba’’ vient de quelle partie de l’Afrique qui est un continent énorme. C’est pareil pour notre façon de danser. La capoeira, ça vient d’où ? Quand je suis partie du Brésil, c’était vraiment pour comprendre ça. L’Europe m’a donné l’opportunité de rencontrer des Ghanéens, des Sénégalais, des Gambiens, des gens de la Côte d’Ivoire, etc. C’est là que j’ai commencé à comprendre d’où venaient vraiment notre musique et les styles.

Vous avez vos réponses, d’où viennent donc tous ces rythmes et sonorités ?

J’ai commencé à peine à avoir mes réponses parce que l’Afrique est tellement grande. Mais aujourd’hui, je commence à côtoyer des gens tellement magnifiques qui tous les jours me montrent des musiques différentes. Je commence parce que c’est un long chemin. Mais je trouve déjà beaucoup de réponses surtout auprès des peuples africains. Souvent quand on parle d’héritage au Brésil, on parle du Sénégal, du Nigeria à cause des Yorouba car il y a une partie du Brésil où on parle le dialecte des Yorouba. Et quand je vois les Sénégalais, je vois en eux beaucoup de ressemblance avec les Brésiliens notamment dans la façon de marcher. Nos rapports avec la musique sont les mêmes totalement. Et il y a quelque chose de très fort chez vous les Sénégalais et qu’on retrouve aussi chez nous les Brésiliens. Nous avons l’art de dire les choses cash. On se dit les choses, on rigole et ça continue entre amis.

Quels sont vos projets ?

Là je suis invitée dans l’album d’un artiste de Guinée Conakry qui s’appelle Kouroufiyak. C’est son premier album. C’est un bassiste issu de l’empire mandingue. Il est aussi un joueur de Kora très connu en Europe qui m’a invité dans son album qui doit sortir en juin prochain. Je ne sais pas si je serai là-bas à ce moment mais j’aurais aimé que cela me trouve à Conakry. D’ici là, je continue de mon côté ma tournée en Europe. Mais moi, mon rêve, c’est de venir le plus possible en Afrique et faire le plus de collaborations possibles avec les musiciens africains. De travailler avec les Africains.

Pour vous, l’avenir de la musique est en Afrique ?

Pour moi, il faut que les artistes africains explorent le monde en participant à un maximum de concerts, partout. Je pense qu’il y a un grand vivier de musiciens ici. Ils n’ont juste pas la chance de partir et de voyager. J’aurais aimé qu’on ait des hommes comme Léopold Senghor qui était très important pour la Culture du pays pour mieux promouvoir les musiques africaines. 




1 Commentaires

  1. Auteur

    Mdr

    En Mars, 2015 (06:48 AM)
    « Et quand je vois les Sénégalais, je vois en eux beaucoup de ressemblance avec les Brésiliens notamment dans la façon de marcher. »



    C'est la façon de marcher de tous les tiers-mondistes, il n'y a rien de particulier à cela.



    « Et il y a quelque chose de très fort chez vous les Sénégalais et qu’on retrouve aussi chez nous les Brésiliens. Nous avons l’art de dire les choses cash. On se dit les choses, on rigole et ça continue entre amis. »



    Elle nous a mal observé. Il n'y a pas plus hypocrite que le sénégalais lambda.
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