« Quand une personne ne se sent pas en sécurité, elle peut ne pas aller à la prière du vendredi. C'est écrit dans les livres de fikh. De même, la peur de contaminer ou de se faire contaminer est un motif légal pour ne pas s'y rendre. Tout cela va dans le sens d’atténuer les risques de contaminations au coronavirus », a soutenu Ahmadou Makhtar Kanté, imam à la grande mosquée de Point E, à Dakar.
Interrogé par Seneweb (entretien réalisé le mardi 17 mars) sur l'interdiction des rassemblements de toute nature (y compris les prières à la mosquée ?), en période de confinement, il explique : « Il y a assez d’arguments, sur le principe, pour dire aux musulmans qu’on peut ne pas se rendre dans les lieux de culte ».
« Le musulman peut ne pas se rendre à la mosquée s'il risque d'être victime d'un préjudice grave »
Sur le principe de la prévention, rappelle l’érudit, des textes islamiques prévoient que le musulman ne se rende pas à la prière s’il encourt un danger individuel, a fortiori un danger collectif comme la contamination des autres membres de la communauté. Imam Kanté rappelle qu’un jour, « le Prophète a demandé au muezzin de lancer "priez dans vos maisons" parce qu'il y avait de fortes pluies et a fortiori quand il y a risque de contamination à grande échelle qui est réel selon les médecins ».
A la question de savoir s’« Il faut surseoir à la prière du vendredi », « oui », répond imam Kanté, qui dit évoquer, ici, une position personnelle.
L’interdiction des prières quotidiennes dans les mosquées, précise-t-il en revanche, « doit être prise par les responsables et les chefs religieux dans les communautés qui sont dans ces mosquées-là ».
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