Sa dernière prouesse a des
conséquences immédiates : le directeur de la prison du Camp pénal de
Liberté 6 est relevé de ses fonctions mercredi et une enquête est en
cours pour élucider les circonstances.
L'homme aux évasions multiples rappelle le héro de la série Prison Break, Michaël Scofield.
Pourtant, Baye Modou Fall n' rien d'un héro hollywoodien.
Originaire de Diourbel, à 160 kilomètres de Dakar, Baye Modou Fall est fils unique.
Il n'a pas fréquenté l'école française mais a appris le coran.
Il a par la suite travaillé dans différents ateliers où il a appris les rudiments de l'informatique.
Il se dit homme d'affaires et transporteur ayant hérité des biens de son défunt père.
Plusieurs fois arrêté pour "vol en réunion avec usage d'armes" ou "association de malfaiteurs, évasions multiples", il rappelle avoir fait la prison pour la première fois pour une affaire de saisie de biens appartenant à autrui. Une détention à la prison pour mineurs de Diourbel qui avait fini par une évasion.
L'homme se dit non violent et assure ne pas utiliser d'armes.
Me Abdoulaye Babou, ancien avocat défenseur de Baye Modou Fall alias Boy
Djinné confirme à la BBC que son ancien client "n'a jamais été porteur
d'une arme dans les différentes affaires pour lesquelles il est
poursuivi".
"Personnellement je l'ai défendu pendant 10 ans. Nous avons des rapports cordiaux. En liberté, il venait plusieurs fois me voir dans la ville de Touba. C'est un garçon timide qui n'a pas le physique d'un caïd. Il est très mince, de petite taille et extrêmement timide", témoigne l'avocat.
"Si vous rencontrez Boy Djinné, il ne vous regardera jamais dans les yeux. Vous ne décèlerez aucun caractère de voyou. Il n 'a jamais tué quelqu'un", ajoute Me Babou.
D'après lui, c'est le traitement médiatique de ces affaires qui l'a « surdimensionné ».
"La
presse a fait de lui un superman. Il n'a aucun pouvoir mystique. Il a
dit et répété que quand "je veux m'évader je trouve des arrangements",
explique l'ancien avocat de "Boy Djinné".
Surnommé Boy Djinné, le garçon aux esprits en langue wolof, Baye Modou
Fall s'est longuement expliqué sur son geste dans un entretien télévisé
le lendemain de sa fuite.
Il affirme s'être évadé parce qu'il était en détention provisoire et qu'il s'est vu refuser une libération provisoire et que la procédure judiciaire prenait trop de temps.
"Le délit d'évasion, c'est une autre peine, je le sais. Mais puisque j'ai fait 9 ans de détention pour rien, cette évasion est un sacrifice pour moi. Je me bats pour que la vérité éclate. J'ai décidé de prendre les choses en main. J'ai toujours su que je pouvais sortir de la prison à tout moment, de jour comme de nuit", déclare-t-il dans l'entretien qu'il a accordé o la télévision ITV.
Il avait été arrêté en 2016 à la frontière avec la Guinée après cinq mois passés en Gambie.
"Je vais rester au Sénégal, suivre la justice pour voir comment cette affaire va se terminer. Puisqu'ils ne veulent pas m'accorder une liberté provisoire parce que croyant que je vais m'enfuir, j'ai décidé de prendre mes propres responsabilités. Pour mon dossier, quand ils auront fini leur enquête et qu'il arrive au Tribunal, s'ils m'appellent je vais répondre", déclare-t-il avec aplomb.
Pour sortir de prison, le jeune homme a brisé une grille de ventilation dans sa cellule et s'est ensuite échappé par-dessus le mur de la prison en utilisant une corde attachée à un poteau électrique. Il explique son modus operandi par un manque de sécurité des lieux.
Réaction officielle
Après la douzième évasion du célèbre prisonnier, l'Inspecteur Régional de l'Administration Pénitentiaire de Dakar (IRAP) Mbaye Sarr est le premier à réagir.
Il confirme l'évasion et précise que Baye Modou Fall était dans un quartier de haute sécurité (QHS).
La problématique des longues détentions
Il affirme s'être évadé parce qu'il était en détention provisoire et qu'il s'est vu refuser une libération provisoire et que la procédure judiciaire prenait trop de temps.
"Le délit d'évasion, c'est une autre peine, je le sais. Mais puisque j'ai fait 9 ans de détention pour rien, cette évasion est un sacrifice pour moi. Je me bats pour que la vérité éclate. J'ai décidé de prendre les choses en main. J'ai toujours su que je pouvais sortir de la prison à tout moment, de jour comme de nuit", déclare-t-il dans l'entretien qu'il a accordé o la télévision ITV.
Il avait été arrêté en 2016 à la frontière avec la Guinée après cinq mois passés en Gambie.
"Je vais rester au Sénégal, suivre la justice pour voir comment cette affaire va se terminer. Puisqu'ils ne veulent pas m'accorder une liberté provisoire parce que croyant que je vais m'enfuir, j'ai décidé de prendre mes propres responsabilités. Pour mon dossier, quand ils auront fini leur enquête et qu'il arrive au Tribunal, s'ils m'appellent je vais répondre", déclare-t-il avec aplomb.
Pour sortir de prison, le jeune homme a brisé une grille de ventilation dans sa cellule et s'est ensuite échappé par-dessus le mur de la prison en utilisant une corde attachée à un poteau électrique. Il explique son modus operandi par un manque de sécurité des lieux.
"J'ai toujours dit qu'il n'y a
pas de sécurité là où je suis détenu au Camp pénal, même si les gens
soutiennent le contraire. A tout moment, nuit et jour, quand je veux
sortir de là, je peux le faire. Eux ils réfléchissent, moi également je
suis un être humain comme eux. J'étais dans une chambre 2m 20 sur 3m 10.
Il y avait une aération faite de fer. J'ai enlevé le fer la nuit. Je
n'ai eu aucun complice", détaille-t-il.
Après la douzième évasion du célèbre prisonnier, l'Inspecteur Régional de l'Administration Pénitentiaire de Dakar (IRAP) Mbaye Sarr est le premier à réagir.
Il confirme l'évasion et précise que Baye Modou Fall était dans un quartier de haute sécurité (QHS).
"Les
premiers constats effectués sur place, dans la cellule, laissent croire
qu'il aurait bénéficié d'une aide. Une aide qui peut être aussi bien
interne qu'externe. L'enquête ouverte pour auditionner les agents de
garde au moment de l'évasion survenue entre 5 heures et 6 heures du
matin permettra de déterminer le niveau de responsabilité de chacun",
promet-il.
L'évasion de Baye Modou Fall pose la problématique des longues détentions provisoires dans les affaires criminelles au Sénégal.
Le code pénal sénégalais ne prévoit pas de limite aux détentions provisoires dans le cadre des dossiers criminels même si ce délai est de six mois pour les dossiers délictuels.
"Notre problème aujourd'hui ce sont les longues détentions. Quand quelqu'un est en prison, il faut le libérer où le juger, sinon le mettre en liberté provisoire. Vous ne pouvez pas maintenir quelqu'un en prison pendant des années, or la peine qu'il encourt ne fait même pas trois ans. C'est pourquoi, je pense qu'il faut des réformes profondes du système judiciaire sénégalais", plaide l'avocat sénégalais Me Ousmane Sèye.
Son confrère Me Abdoulaye Babou est du même avis.
Il pense que son ancien client Baye Modou Fall est victime de ce système qui ne limite pas la durée des détentions.
Introduction du bracelet électronique
Le code pénal sénégalais ne prévoit pas de limite aux détentions provisoires dans le cadre des dossiers criminels même si ce délai est de six mois pour les dossiers délictuels.
"Notre problème aujourd'hui ce sont les longues détentions. Quand quelqu'un est en prison, il faut le libérer où le juger, sinon le mettre en liberté provisoire. Vous ne pouvez pas maintenir quelqu'un en prison pendant des années, or la peine qu'il encourt ne fait même pas trois ans. C'est pourquoi, je pense qu'il faut des réformes profondes du système judiciaire sénégalais", plaide l'avocat sénégalais Me Ousmane Sèye.
Son confrère Me Abdoulaye Babou est du même avis.
Il pense que son ancien client Baye Modou Fall est victime de ce système qui ne limite pas la durée des détentions.
"Il
est en prison et il n'a aucune idée sur l'issue de ces dossiers malgré
les lettres qu'il a adressées aux autorités et qui sont restées sans
réponses, on ne lui donne pas de chance d'être jugé. Ce n'est pas
juste", dit-il.
En juin 2020, les députés sénégalais avaient adopté deux projets de loi
consacrant l'utilisation du bracelet électronique comme mode
d'aménagement des peines afin de désengorger les prisons.
L'un de ces textes modifie le code de procédure pénal et introduit l'assignation à résidence avec surveillance électronique comme alternative à la détention provisoire et le placement sous surveillance électronique comme mode d'aménagement des peines.
Le Centre de surveillance du système de gestion des bracelets électronique est en train d'être créé, l'opérateur est choisi et le dispositif juridique est en place, selon une source gouvernementale.
Des organisations de la société civile et de défense des droits de l'Homme dénoncent depuis des années le surpeuplement carcéral et appellent à l'introduction de moyens d'allégement des peines.
L'un de ces textes modifie le code de procédure pénal et introduit l'assignation à résidence avec surveillance électronique comme alternative à la détention provisoire et le placement sous surveillance électronique comme mode d'aménagement des peines.
Le Centre de surveillance du système de gestion des bracelets électronique est en train d'être créé, l'opérateur est choisi et le dispositif juridique est en place, selon une source gouvernementale.
Des organisations de la société civile et de défense des droits de l'Homme dénoncent depuis des années le surpeuplement carcéral et appellent à l'introduction de moyens d'allégement des peines.
12 Commentaires
Vous la Presse ...
Pfffff
Lynx
En Juin, 2021 (07:57 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (09:25 AM)L'observateur
En Juin, 2021 (07:30 AM)Veité
En Juin, 2021 (07:59 AM)Arrêtez de lui donner du beurre.
Cest un sale délinquant DOUBLÉ dun mythomane et triple d'un irresponsable qui n'assume pas la voie de délinquant qu' il a choisi.
Mais attend.... qui coumou yabe???
Rootsman
En Juin, 2021 (08:42 AM)Il faut le libérer provisoirement et faire ce qu'appellent les anglais:To keep an eye on him.Franchement,il faut lui Donner une chance et surveiller sa situation de prêt.Il est jeune et est en train de perdre sa jeunesse.il faut l'aider.
C triste on préfère élever les délinquants au rang de héros et les victimes traités en moins que rien
Nafèkh Rèk
En Juin, 2021 (12:30 PM)Omzo
En Juin, 2021 (09:59 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (11:33 AM)Merci Boy djinné d'avoir mis cette question sur la place publique
Surnommé Boy Djinné, le garçon aux esprits en langue wolof😁
Je Pense Donc Je Suis
En Juin, 2021 (11:47 AM)Pour moi, c juste pour occuper l'opinion. Et ce jeune homme est simplement un acteur dans ce jeu de dupe.
Un de mes professeurs à l'UCAD, un sociologue averti et très connu (celui qui a décrit la société sénégalaise comme une société d'accaparement) nous disait déja à l'époque du régime de Diouf, que l'Etat est un montre froid. Et que pour endormir ou faire abaisser la tension sociale, l'Etat était prêt à faire éclater un fait pour détourner l'opinion et faire passer soit des décisions impopulaires ou faire oublier certaines décisions soulevant des tensions. Il disait que l'Etat en plus des RG, était entouré de sociologues et de psychogues dont le rôle n'ets que de suivre et étudier l'opinion et les comprtements psychosociaux. malheureusement qqs fois ils se trompent lourdement, et ça donne par ex les événemements de mars dernier.
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