Malgré les nombreux engagements en faveur de la croissance verte et l'intégration de la dimension genre dans ses projets et programmes, la Banque africaine de développement (BAD) soutient des projets d’énergies fossiles en Afrique en l’exemple de la problématique centrale à charbon de 125 MW de Sendou et d’autres projets de centrales électriques à fuel lourd comme celle de 120 MW à Malicounda (Mbour-Sénégal) et celle d’Atinkou (Taboth-Côte d’Ivoire).
Les femmes demeurent les plus vulnérables face à cette situation en raison de leur faible capacité de résilience et d’adaptation face aux chocs climatiques et les bouleversements socio-économiques et environnementaux.
Fatou Samba, présidente des femmes transformatrices des produits halieutiques impactées par la centrale à charbon de Sendou, plaide pour que les banques veillent davantage au respect des normes environnementales et sociales.
"A Bargny depuis 2008, on est confronté à la pollution, à l'accaparement des terres, la non-prise en compte de l'existant dans les centres de transformations parce que quand la centrale était installée on nous a dit qu'elle serait à 2 km de Bargny alors que la centrale est à moins de 500 mètres des populations de Bargny, moins de 10 m des femmes transformatrices et moins de 200 m du quartier de Mina. Malgré notre refus la centrale s'est quand même installée. Nous voulons que les doléances des communautés puissent être prises en charge et en compte. Installer une centrale à charbon au cœur d'une ville ça n'existe nulle part dans le monde", dénonce Mme Samba.
Dans le cadre d'un programme dénommé "Amplifier la voix des femmes impactées par les projets de la banque africaine de développement (BAD) en Afrique de l’Ouest", l'association Lumière Synergie pour le développement (LSD) appuie les femmes de plusieurs pays. Au cours d'une rencontre, la chargée de projet de l’association, Aby Dia a invité la BAD et toutes les autres banques au respect des politiques de sauvegarde de l'environnement.
"Le message particulier que nous lançons aux banques, c’est qu’elles respectent les politiques de sauvegarde. Car cela va permettre de veiller aux droits des communautés hôtes, mais aussi plus particulièrement, aux droits des femmes", a soutenu Aby Dia.
Depuis des années LSD accompagne les communautés de femmes affectées par des projets portant à la fois atteinte à leurs droits essentiels et leur environnement.
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