Considérée comme l’une des activités criminelles les plus lucratives avec plus de 2 millions 400 milles victimes par an, la traite d’êtres humains est un phénomène qui n’épargne pas le continent africain. Ce trafic est exacerbé avec l’émigration irrégulière. Afin d’apporter des réponses concrètes sur le plan judiciaire et pénal, notamment à travers le renforcement de capacités de ces acteurs, un séminaire régional intitulé « Pour un renforcement de la coopération régionale judiciaire et policière dans la lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes » se déroule à Dakar du 4 au 6 octobre 2022.
Cette rencontre voit la participation de magistrats et de policiers venus de la Côte d’Ivoire, de l’Espagne, de la France, de la Gambie, de la Guinée, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal.
Présent lors de la cérémonie d’ouverture, le directeur des affaires criminelles et des grâces du Sénégal est revenu sur l’importance de la thématique qui sera au cœur des échanges durant ces 3 jours. « C’est une activité qui affecte notre jeunesse. C’est une activité qui présente des éléments d’extranéité parce que ce sont des personnes qui traversent des frontières. Il est donc important pour que la lutte soit efficace que les différents intervenants, à savoir les hommes de la police judiciaire (qui mènent les enquêtes), les magistrats (qui vont procéder aux poursuites et aux jugements) soient suffisamment outillés pour pouvoir exploiter les différents canaux de coopération », a-t-il confié.
Les principales difficultés rencontrées dans cette lutte sont liées à son caractère transfrontalier avec la non-utilisation des procédures internationales en vigueur. « Si je prends l’exemple de la chaîne judiciaire, les magistrats ont très peu recours aux demandes d’entraides internationales. Ils mènent leurs investigations et les limitent généralement à l’intérieur du territoire national. Vous ne pouvez pas vouloir lutter contre cette forme de criminalité et limiter vos investigations à l’intérieur du territoire. Il ne faut pas hésiter à mettre en œuvre les canaux de coopération qui sont en place pour mener des investigations au-delà du territoire national en délivrant des demandes pénales », souligne le directeur.
Ce colloque entre dans le cadre des activités du Partenariat Opérationnel Conjoint (POC) financé par l’Union Européenne pour environ 6 milliards FCFA.
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