La planète «Lamb» s’apprête à vibrer, avec l’affiche tant attendue devant opposer Balla Gaye 2 à Bombardier, le 1er janvier 2022. Un combat avec un enjeu capital pour les deux lutteurs, mais plus pour le «Lion de Guédiawaye». Le fils de Double Less a à cœur de remonter sur la plus haute marche de l’arène, à 35 ans. Focus sur le développement de «la crinière» de ce lion, de ses débuts à son combat crucial contre le B52.
«Les chiens ne font pas des chats». Cette expression prend tout son sens avec Balla Gaye 2. Son père Double Less, de son vrai nom Mamadou Sakho, était déjà un grand champion de sports de combat. Il a été champion d`Afrique de lutte gréco-romaine, plusieurs fois sacré champion du Sénégal de judo et vice-champion d`Afrique. Double Less a aussi pratiqué pendant de nombreuses années la boxe.
Mais là où Mamadou Sakho a laissé une trace indélébile, c’est dans le monde de la lutte. Au sommet de sa gloire, sa femme donne naissance, le 4 décembre 1986, à un garçon qu’il nomme Omar Sakho. Très tôt, le jeune homme va se désintéresser des études et se lancer dans la mécanique automobile.
Malgré sa formation, le fils de Double Less va très vite succomber à l’appel de sa véritable passion, celle par laquelle son père a, de ses mots, «marié» sa femme grâce aux redevances tirées : la lutte avec frappe. Et à l’âge de 15 ans, il décide d’intégrer l’école de lutte Balla Gaye, écurie d’un ancien grand lutteur qui en est par ailleurs le directeur et l’entraîneur. C’est ce dernier qui sera le mentor d’Omar Sakho qui se fera désormais appeler Balla Gaye 2.
Bénéficiant d’un soutien sans faille de la part de ses proches, en particulier de son père, qui avait conscience du potentiel de son fils, mais savait que pour atteindre les sommets, les capacités seules ne suffisent pas, Balla Gaye 2 va batailler dur au sein de son écurie, en gravissant progressivement les échelons.
L’une de ses étapes vers la gloire l’a conduit dans des séances de «Mbapatt». Etre le vainqueur d’une série de combats de lutte sans frappe organisés en une soirée. L’exercice demande un alliage parfait entre endurance physique et prouesse technique. Balla Gaye 2 tient bon et remporte à chaque fois ses «Mbapatt» et ce, malgré le fait que les adversaires qu’il rencontrait étaient deux fois plus grands que lui.
Son nom commençait à prendre de l’envergure. Il impressionnait aussi bien les amateurs que les techniciens. Pas de doute pour de nombreux observateurs, ils sont en face d’un futur champion.
Le grand saut dans la lutte avec frappe
Face à tant de prouesses, le fils de Double Less va tout naturellement attirer l’attention et faire son baptême du feu dans la lutte. C’est au soir d’un 2 janvier 2005 que Balla Gaye 2 entreprend ses premiers pas dans ce sport populaire contre Samba Laobé. Le pensionnaire de l’écurie Balla Gaye impressionne de par son physique et va s’imposer dans ce combat. L’enfant de la banlieue dakaroise se mue en félin et devient le «Lion de Guédiawaye».
Au cours de la même année, Balla Gaye 2 va affronter cinq autres adversaires et pas des moindres : Dame Kandji, Papa Sow, Boulon, Mame Goor Diouf et Saloum-Saloum. Là encore, le fils de Double Less va répondre aux attentes placées en lui, en remportant tous ses combats.
Confiant de sa forme, il fait face, le 12 mars 2006, à Issa Pouye. Et c’est dans une bataille âprement disputée qu’il va concéder sa première défaite. Le lutteur de l’écurie Thiaroye vient mettre fin à la dynamique de victoires de Balla Gaye 2. Une défaite qui ne va pas démoraliser le «Lion de Guédiawaye» qui ne va pas tarder à retrouver du mordant, quatre mois plus tard contre Bathié Seras, en s’imposant en 20 secondes. Le fils de Double Less renoue avec les victoires en chaîne (6 victoires de 2006 à 2007) et prend, par la même occasion, sa revanche contre Issa Pouye, le 29 juillet 2007.
Sa bonne série va être interrompue le 8 février 2009 par Eumeu Sène. Balla Gaye 2 n’en revient pas. Il est resté assis plusieurs secondes, le regard dans le vide, avant de se résigner à accepter sa nouvelle défaite.
Cette déconvenue ne va pas affecter longtemps l’enfant de Guédiawaye. Il le faut bien, car la même année (3 mai), il faisait face à une légende vivante de la lutte sénégalaise : Moustapha Guèye. Un combat de prédateurs opposant un jeune lion à un tigre expérimenté. L’issue du combat va tourner à l’avantage de la fougue de la jeunesse. Balla Gaye 2 va reprendre sa spirale positive de victoires. Il va remporter tous ses combats, de Modou Lo à Balla Bèye avant de croiser le chemin du Roi des arènes, Yékini, le 22 avril 2012.
Le roi est mort, vive le roi
Yakhya Diop dit «Yékini» était le roi incontesté des arènes, à cette époque. Le mastodonte sérère (1,95 m pour 135 kg) enregistrait, avant de faire face à Balla Gaye 2, un bilan de 19 victoires et 1 nul en 20 combats. Bien que plus proche de la fin que du début de sa carrière (38 ans en 2012), le leader de l’écurie Ndakaaru restait toujours aussi redoutable. Cette affiche faisait rêver tous les amateurs de la lutte, des fans aux promoteurs. Ces derniers ont livré une bataille sans merci pour réussir à obtenir ce combat.
C’est finalement Luc Nicolaï qui va remporter la mise, en mettant le paquet financièrement sur les deux lutteurs. Yékini aurait touché, pour ce combat, la rondelette somme de 140 millions F Cfa contre 130 millions pour Balla Gaye 2. Un montant que le père du dernier cité a démenti avec la dernière énergie : «J’ai entendu dans la presse que le cachet de mon fils contre Yékini est de 140 millions F Cfa. Je m’inscris en faux contre cette information parue dans la presse la semaine dernière. C’est archi-faux et je ne vais jamais vous révéler le montant exact. Celui qui désire en savoir plus n’a qu’à se rapprocher du promoteur Luc Nicolaï. En ce qui me concerne, il ne faut pas compter sur moi.»
Tout compte fait, le combat était déjà ficelé. Le choc des générations aura bel et bien lieu. Le 22 avril 2012, les deux lutteurs se retrouvent au centre de l’arène. La tension est à son comble. Les supporters agités scandent le nom de leur champion. De l’ambiance foraine, un silence de cathédrale s’est installé tout de suite après le coup de sifflet de l’arbitre annonçant le début du combat. Un round d’observation d’une quarantaine de secondes est observé par les combattants, à la suite de quoi les hostilités sont lancées. Les deux lutteurs vont s’agripper pendant une minute. Suite à une manœuvre de Balla Gaye 2, Yékini va poser ses 4 appuis au sol, mais l’arbitre ne bronche pas et décide de poursuivre le combat, malgré la pression de la foule.
Le «Lion de Guédiawaye» ne va pas désespérer pour autant. Il repart à l’attaque et d’une prise de judo, il renverse le leader de Ndakaaru de la façon la plus claire. Yékini est déboussolé, il n’avait jamais gouté à la défaite. Balla Gaye 2 a une joie mesurée ; il s’apprête à déguster la royauté.
Un trône «bombardé»
De la banlieue de Guédiawaye, Balla Gaye a su gravir les étapes pour s’asseoir sur ce trône qu’il rêvait depuis tout petit. Mais l’aventure ne faisait que commencer pour lui.
En effet, sa couronne attire la convoitise de nombreux lutteurs dont Tapha Tine. Fort de sa victoire précédente, ce combat contre le pensionnaire de l’écurie Baol Mbollo sera une formalité pour le poulain de Balla Gaye. Sans trop forcer, le roi lion ne va faire qu’une bouchée de son adversaire, en le rouant de coups puis le poussant au sol, prenant même le temps de s'asseoir sur lui, histoire de lui faire bien comprendre qui était le roi.
Le combat suivant l’opposait à Bombardier. Après Moustapha Guèye, Tyson et Yékini, Balla Gaye 2 va devoir croiser le fer avec l’un des derniers des mohicans de l’arène, le 8 juin 2014. Selon les pronostics, il ne faisait aucun doute que le roi allait conserver sa couronne face à un lutteur en fin de cycle.
C’était sans compter avec la hargne de son challenger. Le B52 va retirer les crocs du lion en affaissant une partie de sa cuisse gauche au sol. Assez pour les arbitres, pour mettre un terme au combat et donner la victoire à Bombardier. Et comme un malheur ne vient jamais seul, il va de nouveau perdre contre Eumeu Sène, dans une autre confrontation, le 5 avril 2015.
Passage à vide avant la renaissance
A la suite de ces deux défaites d'affilée, Balla Gaye 2 a passé trois ans sans fouler l’arène. Il fait finalement son come-back le 31 mars 2018 contre Gris Bordeaux. Dix ans après avoir terrassé le deuxième «Tigre de Fass» (Moustapha Gueye), il fait une nouvelle fois face à un leader de cette écurie. Ce combat va tourner à l’avantage de Balla Gaye 2 qui va s’imposer sur décision arbitrale.
Une victoire qui redonne confiance au n°1 de l’écurie Balla Gaye. Il va confirmer sa belle forme contre Modou Lo le 13 janvier 2019. Affûté physiquement, il va littéralement marcher sur son adversaire du soir. Après quatre minutes de corps-à-corps, Balla Gaye 2 va mettre fin au suspense, en décollant Modou Lo du sol et en le projetant sur le dos avec une facilité déconcertante.
Cette victoire lui a permis de reprendre du poil de la bête et lui a ouvert la voie d’une revanche contre Bombardier, dans sa lutte pour la reconquête de sa couronne.
«Balla Gaye 2 est l’un des rares lutteurs à prédire ses victoires en un temps donné»
Pour ce combat prévu le 1er janvier 2022, Balla Gaye 2 a pris sa préparation très au sérieux. Sous l’aile d’Aziz Ndiaye depuis plusieurs années déjà, il prépare ses combats à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) de Paris.
«Il était encadré par des professionnels des sports de combat et quand il est revenu, on l’a vu avec une forme étincelante. Et c’est ce Balla que l’on aimerait voir. Rappelons qu’à un moment de sa carrière, il avait un surplus de poids et il était plus ou moins malade et mal-en-point, et ils ont réussi à le retaper physiquement. Il présente à nouveau une bonne musculature assez saillante. Il a eu deux phases de préparation : la première, c’était à Paris et la seconde, c’est avec son écurie, notamment avec ses sparring-partners pour travailler les contacts et terminer la préparation. Et je pense que c’est un Balla Gaye en pleine possession de ses moyens physiques», pense Malick Thiandoum, journaliste sportif.
Le spécialiste de la lutte sénégalaise d’ajouter que Balla Gaye 2 a étoffé sa palette de capacités ces dernières années, mais ne devrait pas pour autant dormir sur ses lauriers. «Balla Gaye 2 est quelqu’un d’assez imprévisible. C’est un lutteur qui est pétri de qualités. Ce qui fait sa force, c’est d’abord son courage, son audace, sa technique et sa capacité d’enchainement. C’est un garçon qui a une panoplie sur le plan technique qui lui permet d’enchaîner plusieurs actions en un temps record. Et il a aussi démontré que sur le plan de la bagarre, il a des arguments à faire valoir, même s’il n’a pour l’instant pas battu un lutteur par Ko. Un fait que Balla justifie en disant que ses adversaires n’attendent pas la bagarre et c’est pour cela qu’il fait l’essentiel et il s’en va. Il est l’un des rares lutteurs à prédire ses victoires en un temps donné. Il doit revoir sa bagarre et son tempérament, car des fois, il est assez fougueux et il peut aller à l’abordage de manière irréfléchie ; chose qui peut lui coûter cher face à Bombardier. Le B52 n’est pas un enfant de chœur ; c’est un dur à cuir, c’est une force de la nature», avertit Malick Thiandoum.
Ce combat s’annonce donc palpitant, car les deux lutteurs ont une ambition commune : arborer de nouveau la couronne.
«Les chiens ne font pas des chats». Cette expression prend tout son sens avec Balla Gaye 2. Son père Double Less, de son vrai nom Mamadou Sakho, était déjà un grand champion de sports de combat. Il a été champion d`Afrique de lutte gréco-romaine, plusieurs fois sacré champion du Sénégal de judo et vice-champion d`Afrique. Double Less a aussi pratiqué pendant de nombreuses années la boxe.
Mais là où Mamadou Sakho a laissé une trace indélébile, c’est dans le monde de la lutte. Au sommet de sa gloire, sa femme donne naissance, le 4 décembre 1986, à un garçon qu’il nomme Omar Sakho. Très tôt, le jeune homme va se désintéresser des études et se lancer dans la mécanique automobile.
Malgré sa formation, le fils de Double Less va très vite succomber à l’appel de sa véritable passion, celle par laquelle son père a, de ses mots, «marié» sa femme grâce aux redevances tirées : la lutte avec frappe. Et à l’âge de 15 ans, il décide d’intégrer l’école de lutte Balla Gaye, écurie d’un ancien grand lutteur qui en est par ailleurs le directeur et l’entraîneur. C’est ce dernier qui sera le mentor d’Omar Sakho qui se fera désormais appeler Balla Gaye 2.
Bénéficiant d’un soutien sans faille de la part de ses proches, en particulier de son père, qui avait conscience du potentiel de son fils, mais savait que pour atteindre les sommets, les capacités seules ne suffisent pas, Balla Gaye 2 va batailler dur au sein de son écurie, en gravissant progressivement les échelons.
L’une de ses étapes vers la gloire l’a conduit dans des séances de «Mbapatt». Etre le vainqueur d’une série de combats de lutte sans frappe organisés en une soirée. L’exercice demande un alliage parfait entre endurance physique et prouesse technique. Balla Gaye 2 tient bon et remporte à chaque fois ses «Mbapatt» et ce, malgré le fait que les adversaires qu’il rencontrait étaient deux fois plus grands que lui.
Son nom commençait à prendre de l’envergure. Il impressionnait aussi bien les amateurs que les techniciens. Pas de doute pour de nombreux observateurs, ils sont en face d’un futur champion.
Le grand saut dans la lutte avec frappe
Face à tant de prouesses, le fils de Double Less va tout naturellement attirer l’attention et faire son baptême du feu dans la lutte. C’est au soir d’un 2 janvier 2005 que Balla Gaye 2 entreprend ses premiers pas dans ce sport populaire contre Samba Laobé. Le pensionnaire de l’écurie Balla Gaye impressionne de par son physique et va s’imposer dans ce combat. L’enfant de la banlieue dakaroise se mue en félin et devient le «Lion de Guédiawaye».
Au cours de la même année, Balla Gaye 2 va affronter cinq autres adversaires et pas des moindres : Dame Kandji, Papa Sow, Boulon, Mame Goor Diouf et Saloum-Saloum. Là encore, le fils de Double Less va répondre aux attentes placées en lui, en remportant tous ses combats.
Confiant de sa forme, il fait face, le 12 mars 2006, à Issa Pouye. Et c’est dans une bataille âprement disputée qu’il va concéder sa première défaite. Le lutteur de l’écurie Thiaroye vient mettre fin à la dynamique de victoires de Balla Gaye 2. Une défaite qui ne va pas démoraliser le «Lion de Guédiawaye» qui ne va pas tarder à retrouver du mordant, quatre mois plus tard contre Bathié Seras, en s’imposant en 20 secondes. Le fils de Double Less renoue avec les victoires en chaîne (6 victoires de 2006 à 2007) et prend, par la même occasion, sa revanche contre Issa Pouye, le 29 juillet 2007.
Sa bonne série va être interrompue le 8 février 2009 par Eumeu Sène. Balla Gaye 2 n’en revient pas. Il est resté assis plusieurs secondes, le regard dans le vide, avant de se résigner à accepter sa nouvelle défaite.
Cette déconvenue ne va pas affecter longtemps l’enfant de Guédiawaye. Il le faut bien, car la même année (3 mai), il faisait face à une légende vivante de la lutte sénégalaise : Moustapha Guèye. Un combat de prédateurs opposant un jeune lion à un tigre expérimenté. L’issue du combat va tourner à l’avantage de la fougue de la jeunesse. Balla Gaye 2 va reprendre sa spirale positive de victoires. Il va remporter tous ses combats, de Modou Lo à Balla Bèye avant de croiser le chemin du Roi des arènes, Yékini, le 22 avril 2012.
Le roi est mort, vive le roi
Yakhya Diop dit «Yékini» était le roi incontesté des arènes, à cette époque. Le mastodonte sérère (1,95 m pour 135 kg) enregistrait, avant de faire face à Balla Gaye 2, un bilan de 19 victoires et 1 nul en 20 combats. Bien que plus proche de la fin que du début de sa carrière (38 ans en 2012), le leader de l’écurie Ndakaaru restait toujours aussi redoutable. Cette affiche faisait rêver tous les amateurs de la lutte, des fans aux promoteurs. Ces derniers ont livré une bataille sans merci pour réussir à obtenir ce combat.
C’est finalement Luc Nicolaï qui va remporter la mise, en mettant le paquet financièrement sur les deux lutteurs. Yékini aurait touché, pour ce combat, la rondelette somme de 140 millions F Cfa contre 130 millions pour Balla Gaye 2. Un montant que le père du dernier cité a démenti avec la dernière énergie : «J’ai entendu dans la presse que le cachet de mon fils contre Yékini est de 140 millions F Cfa. Je m’inscris en faux contre cette information parue dans la presse la semaine dernière. C’est archi-faux et je ne vais jamais vous révéler le montant exact. Celui qui désire en savoir plus n’a qu’à se rapprocher du promoteur Luc Nicolaï. En ce qui me concerne, il ne faut pas compter sur moi.»
Tout compte fait, le combat était déjà ficelé. Le choc des générations aura bel et bien lieu. Le 22 avril 2012, les deux lutteurs se retrouvent au centre de l’arène. La tension est à son comble. Les supporters agités scandent le nom de leur champion. De l’ambiance foraine, un silence de cathédrale s’est installé tout de suite après le coup de sifflet de l’arbitre annonçant le début du combat. Un round d’observation d’une quarantaine de secondes est observé par les combattants, à la suite de quoi les hostilités sont lancées. Les deux lutteurs vont s’agripper pendant une minute. Suite à une manœuvre de Balla Gaye 2, Yékini va poser ses 4 appuis au sol, mais l’arbitre ne bronche pas et décide de poursuivre le combat, malgré la pression de la foule.
Le «Lion de Guédiawaye» ne va pas désespérer pour autant. Il repart à l’attaque et d’une prise de judo, il renverse le leader de Ndakaaru de la façon la plus claire. Yékini est déboussolé, il n’avait jamais gouté à la défaite. Balla Gaye 2 a une joie mesurée ; il s’apprête à déguster la royauté.
Un trône «bombardé»
De la banlieue de Guédiawaye, Balla Gaye a su gravir les étapes pour s’asseoir sur ce trône qu’il rêvait depuis tout petit. Mais l’aventure ne faisait que commencer pour lui.
En effet, sa couronne attire la convoitise de nombreux lutteurs dont Tapha Tine. Fort de sa victoire précédente, ce combat contre le pensionnaire de l’écurie Baol Mbollo sera une formalité pour le poulain de Balla Gaye. Sans trop forcer, le roi lion ne va faire qu’une bouchée de son adversaire, en le rouant de coups puis le poussant au sol, prenant même le temps de s'asseoir sur lui, histoire de lui faire bien comprendre qui était le roi.
Le combat suivant l’opposait à Bombardier. Après Moustapha Guèye, Tyson et Yékini, Balla Gaye 2 va devoir croiser le fer avec l’un des derniers des mohicans de l’arène, le 8 juin 2014. Selon les pronostics, il ne faisait aucun doute que le roi allait conserver sa couronne face à un lutteur en fin de cycle.
C’était sans compter avec la hargne de son challenger. Le B52 va retirer les crocs du lion en affaissant une partie de sa cuisse gauche au sol. Assez pour les arbitres, pour mettre un terme au combat et donner la victoire à Bombardier. Et comme un malheur ne vient jamais seul, il va de nouveau perdre contre Eumeu Sène, dans une autre confrontation, le 5 avril 2015.
Passage à vide avant la renaissance
A la suite de ces deux défaites d'affilée, Balla Gaye 2 a passé trois ans sans fouler l’arène. Il fait finalement son come-back le 31 mars 2018 contre Gris Bordeaux. Dix ans après avoir terrassé le deuxième «Tigre de Fass» (Moustapha Gueye), il fait une nouvelle fois face à un leader de cette écurie. Ce combat va tourner à l’avantage de Balla Gaye 2 qui va s’imposer sur décision arbitrale.
Une victoire qui redonne confiance au n°1 de l’écurie Balla Gaye. Il va confirmer sa belle forme contre Modou Lo le 13 janvier 2019. Affûté physiquement, il va littéralement marcher sur son adversaire du soir. Après quatre minutes de corps-à-corps, Balla Gaye 2 va mettre fin au suspense, en décollant Modou Lo du sol et en le projetant sur le dos avec une facilité déconcertante.
Cette victoire lui a permis de reprendre du poil de la bête et lui a ouvert la voie d’une revanche contre Bombardier, dans sa lutte pour la reconquête de sa couronne.
«Balla Gaye 2 est l’un des rares lutteurs à prédire ses victoires en un temps donné»
Pour ce combat prévu le 1er janvier 2022, Balla Gaye 2 a pris sa préparation très au sérieux. Sous l’aile d’Aziz Ndiaye depuis plusieurs années déjà, il prépare ses combats à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) de Paris.
«Il était encadré par des professionnels des sports de combat et quand il est revenu, on l’a vu avec une forme étincelante. Et c’est ce Balla que l’on aimerait voir. Rappelons qu’à un moment de sa carrière, il avait un surplus de poids et il était plus ou moins malade et mal-en-point, et ils ont réussi à le retaper physiquement. Il présente à nouveau une bonne musculature assez saillante. Il a eu deux phases de préparation : la première, c’était à Paris et la seconde, c’est avec son écurie, notamment avec ses sparring-partners pour travailler les contacts et terminer la préparation. Et je pense que c’est un Balla Gaye en pleine possession de ses moyens physiques», pense Malick Thiandoum, journaliste sportif.
Le spécialiste de la lutte sénégalaise d’ajouter que Balla Gaye 2 a étoffé sa palette de capacités ces dernières années, mais ne devrait pas pour autant dormir sur ses lauriers. «Balla Gaye 2 est quelqu’un d’assez imprévisible. C’est un lutteur qui est pétri de qualités. Ce qui fait sa force, c’est d’abord son courage, son audace, sa technique et sa capacité d’enchainement. C’est un garçon qui a une panoplie sur le plan technique qui lui permet d’enchaîner plusieurs actions en un temps record. Et il a aussi démontré que sur le plan de la bagarre, il a des arguments à faire valoir, même s’il n’a pour l’instant pas battu un lutteur par Ko. Un fait que Balla justifie en disant que ses adversaires n’attendent pas la bagarre et c’est pour cela qu’il fait l’essentiel et il s’en va. Il est l’un des rares lutteurs à prédire ses victoires en un temps donné. Il doit revoir sa bagarre et son tempérament, car des fois, il est assez fougueux et il peut aller à l’abordage de manière irréfléchie ; chose qui peut lui coûter cher face à Bombardier. Le B52 n’est pas un enfant de chœur ; c’est un dur à cuir, c’est une force de la nature», avertit Malick Thiandoum.
Ce combat s’annonce donc palpitant, car les deux lutteurs ont une ambition commune : arborer de nouveau la couronne.
8 Commentaires
Reply_author
En Décembre, 2021 (13:09 PM)Défenseur
En Décembre, 2021 (13:30 PM)Niet
En Décembre, 2021 (16:35 PM)Tout en prècisant que je ne suis ni pour l'un ni pour l'autre.
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