A Abidjan, les partisans d'Alassane Ouattara ne désarment pas et dénoncent inlassablement les fraudes au scrutin présidentiel.
«C'est mauvais, c'est très mauvais tout ça.» Une poignée de mots jetés, puis Astou quitte vite le marché pour s'en retourner dans «sa concession». Comme tous les habitants de Treichville, cette commune d'Abidjan largement acquise à Alassane Ouattara, Astou a peur. «C'est dangereux, les corps habillés (les forces de l'ordre) tirent. Nous on veut Alassane. Il faut que Gbagbo quitte vite pour qu'on vive. On est fatigué.» Cette phrase revient comme une antienne dans les bouches d'Ivoiriens ruinés par dix ans de crise politique et que les derniers jours ont placés au bord du gouffre.
Dans les maisons mal rafistolées avec de la tôle de ce quartier autrefois pimpant, les repas sont en ce moment rares. «C'est le couvre-feu. On ne peut pas travailler car tout est fermé alors on n'a pas d'argent pour acheter ce qu'il faut», se plaint Sally Diakité, une petite vendeuse. Installée au coin d'une rue, elle tente de placer des noix de cola à de rares passants aussi désargentés qu'elle. «En deux jours, j'ai eu 500 francs (13 centimes d'euro)». Elle a vite dépensé ses petites économies, épuisé les possibilités d'emprunt. Les voisins aussi. «Il n'y a pas charbon, pas gaz pour cuire. On doit casser la table pour préparer. C'est très dur.»
«On ne laissera pas faire Gbagbo»
Mais, malgré tout, malgré une semaine de paralysie de la ville, les partisans d'Alassane Ouattara, «Ado» comme ils le surnomment, n'entendent pas désarmer. «Ado a gagné. Il est le président. Même Sarkozy, même Obama l'ont dit», s'enflamme Sanogo Aboubakar. Le jeune homme, entouré d'une dizaine d'autres supporteurs d'Ado, s'acharne à expliquer «les fraudes» et «les vols» commis par Laurent Gbagbo lors de ses dix années de pouvoir. Sur ce qui se passe aujourd'hui - Alassane Ouattara est privé d'accès aux médias -, Sanogo reconnaît vite qu'il ne sait pas grand-chose.
Les nouvelles arrivent au compte-gouttes, imprécises, grâce à la radio de l'ONU ou par le téléphone arabe. Faute de SMS, eux aussi coupés par le pouvoir, les mots d'ordre ne passent plus. «On sait au moins que Laurent Gbagbo ne restera pas. On ne le laissera pas faire.» Sanogo rechigne pourtant à l'idée de manifester. Trop dangereux. Le souvenir de mars 2004 et de la répression brutale d'une marche de protestation reste vivace. «On trouvera une autre solution, veut croire Batta Bemba, un marchand. Les pays étrangers vont nous aider.»
11 Commentaires
Mans
En Décembre, 2010 (00:36 AM)Outsider#1
En Décembre, 2010 (00:36 AM)Yakoi
En Décembre, 2010 (00:37 AM)Sopey Naby
En Décembre, 2010 (00:38 AM)Kalz
En Décembre, 2010 (01:40 AM)DEJA 330CFA=50 CENTIMES DONC REVOYER VOS CONVERSIONS
Noir Puriste
En Décembre, 2010 (05:03 AM)L'autre avec sa juive sioniste veut devenir président, la Cote d'ivoire n'est pas le Sénégal, chez eux pas de premiére dame blanche car ils sont fiers de leurs noirismes et leurs tradiitons
LONGUE VIE A LAURENT GBAGBO AINSI QU'A SA FEMME SIMONE HIVET GBAGBO
Zozo
En Décembre, 2010 (06:54 AM)Ibou Diope
En Décembre, 2010 (11:27 AM)Pdiam Rek
En Décembre, 2010 (15:19 PM)Anta
En Décembre, 2010 (16:23 PM)Boubina
En Décembre, 2010 (07:47 AM)c vrai on peu jamé savoir lintention des hommes politik mais on esperes kil va bien relévé la cote divoire
bonne chance mr OUATTARA
Participer à la Discussion