Le président doit s'entretenir avec deux émissaires du Conseil national de transition libyen.
Nicolas Sarkozy reçoit jeudi matin à l'Élysée deux émissaires du Conseil national de transition (CNT) libyen avec la volonté affichée d'aider politiquement la jeune opposition au régime du colonel Muammar Kadhafi, menacé par une insurrection armée. Le chef de l'État devait s'entretenir à 10 heures avec Mahmoud Jibril et Ali Essaoui, chargés des affaires internationales par le CNT, de "la situation générale en Libye, en particulier la situation humanitaire et l'action du Conseil national libyen de transition", a annoncé mercredi la présidence.
Cet entretien, le premier d'un chef d'État ou de gouvernement de l'Union européenne (UE) avec les deux représentants de l'opposition libyenne, se déroule à la veille d'un sommet européen extraordinaire réuni vendredi à Bruxelles à la demande de la France et de la Grande-Bretagne sur la situation libyenne. Nicolas Sarkozy a réclamé à plusieurs reprises le départ du colonel Kadhafi, alors que les combats violents se multiplient en Libye entre les rebelles et les troupes restées fidèles au régime. "La France souhaite aider politiquement le CNT", a-t-on souligné à l'Élysée.
Déjà reçus par l'UE
Le régime de Muammar Kadhafi a promis, mercredi, une récompense à toute personne qui livrerait le président du CNT mis en place par les rebelles. L'initiative française contraste avec la retenue exprimée jusque-là par l'UE, dont la chef de la diplomatie Catherine Ashton a refusé mercredi à Strasbourg de soutenir la demande du CNT d'être reconnu comme seule autorité légitime en Libye, appuyée par le Parlement européen.
Les députés européens ont reçu cette semaine à Strasbourg les deux émissaires de l'opposition libyenne, qui ont également été reçus par Catherine Ashton. Si elle n'a pas fait de déclaration à l'issue de cette entrevue, le président polonais du Parlement européen, Jerzy Buzek, les a considérés comme des "représentants de la société civile en Libye". La chef de la diplomatie européenne s'est également refusée mercredi à s'engager sur les actions envisagées pour empêcher le dirigeant libyen d'écraser l'insurrection, qui divisent les États européens. "Il peut y avoir un débat", a-t-on commenté mercredi à l'Élysée à ce sujet, "Cathy Ashton a adopté une position, la nôtre est plus allante".
Hors du cadre européen, la France et la Grande-Bretagne travaillent aussi à l'ONU à un projet de résolution du Conseil de sécurité, qui permettrait d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. La position très ferme exprimée par la France sur la Libye intervient après les sévères critiques visant sa retenue excessive face aux soulèvements populaires qui ont emporté les régimes "amis" de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Égypte.
2 Commentaires
Diop
En Mars, 2011 (09:58 AM)Blek
En Mars, 2011 (18:51 PM)Encore quelques années avec Sarkozy ou quelqu'un comme lui, et la France deviendra une véritable Banana Republic!
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