Nouvelle poussée de fièvre au sein de la coalition FCC-Cach. La dernière sortie d’Augustin Kabuya n’a visiblement pas plu à l’ancien administrateur de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Kalev Mutond. Samedi 25 janvier, lors d’une matinée politique organisée au siège de l’UDPS, au lendemain du premier anniversaire de la présidence de Félix Tshisekedi, le secrétaire général du parti a accusé le Front Commun pour le Congo (FCC), avec qui le Cap pour le changement (Cach) de Tshisekedi est en coalition, « d’être à la base de tous les problèmes ».
Lors de son intervention, le numéro 2 du parti du président a nommément indexé l’ancien patron de l’ANR. Selon lui, ce dernier disposait jusqu’en novembre d’un passeport diplomatique et se rendait « partout où passait le chef de l’État Félix Tshisekedi pour demander ce qu’il faisait ».
« Nous connaissons les secrets d’État »
Homme de l’ombre des années Kabila, resté très proche de l’ancien président depuis son départ du pouvoir, Kalev Mutond a répliqué dans un communiqué, ce mercredi 29 janvier.
Habituellement discret, il a qualifié la sortie d’Augustin Kabuya « d’hasardeuse ». Assurant n’avoir effectué « aucun déplacement à l’étranger entre janvier et novembre », l’ancien chef de l’ANR, toujours sous sanctions européennes, en a profité pour renvoyer l’accusation à ses partenaires de circonstance au sein de la coalition FCC-Cach.
Celui qui a dirigé les renseignements congolais pendant plus de huit ans affirme dans son communiqué que, sous son mandat, « l’ANR a facilité et obtenu l’octroi, non pas des passeports ordinaires, mais des passeports de service avec lesquels plusieurs cadres de l’UDPS voyageaient en Afrique est dans le reste du monde ».
Et d’interroger : « Le Secrétaire général de l’UDPS de Tshisekedi peut-il dire aux militants qu’il a réunis le 25 janvier 2020 quelles étaient les fonctions d’État de ces cadres de l’UDPS qui voyageaient, à l’époque avec des passeports de service ? ».
Joint par Jeune Afrique, Kalev Mutond n’a pas souhaité donner plus de précisions sur l’identité de ceux qu’il cible. Estimant qu’Augustin Kabuya avait « franchi une ligne rouge », il a néanmoins mis en garde : « Nous avons occupé ces fonctions pendant huit ans, nous connaissons les secrets d’État, il n’est pas sage pour eux de s’en prendre à nous dans ces termes et de jeter notre nom sur la place publique. Il faut que ceux qui nous accusent donnent des preuves, que ça soit l’UDPS ou la Direction générale des migrations ».#RDC: Réponse de l'ancien patron de l'agence Nationale des Renseignements Kalev Mutond au SG de l'UDPS @auguyka70, sur les prétendus déplacements "effectués" par Kalev pour court-circuiter l'action de Félix Tshisekedi. [Documents] pic.twitter.com/duiQKLLxfY
— Stanis Bujakera Tshiamala (@StanysBujakera) January 29, 2020
Contacté par Jeune Afrique, Augustin Kabuya n’a pour l’instant pas donné suite à nos questions.
L’UDPS est actuellement réunie pour trois jours de retraite, à l’initiative du président par intérim du parti Jean-Marc Kabund-a-Kabund. L’objectif est de dresser le bilan de la première année au pouvoir du chef de l’État mais aussi revoir les alliances de la coalition Cach avec Vital Kamerhe d’une part, partenaire de Tshisekedi au sein du Cach mais aussi avec le FCC de Joseph Kabila. Augustin Kabuya incarne, avec le président par intérim de l’UDPS, l’aile dure du parti qui ne souhaite pas voir l’alliance avec le camp Kabila perdurer.
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