Quel est le bilan de Pape Diop à la tête de l’Assemblée Nationale ? Après cinq années passées à la tête de l’institution parlementaire, le maire de Dakar en est sorti, sans laisser de trace. Qu’est-ce que l’histoire retiendra de son passage au perchoir ? C’est de notoriété publique que Pape Diop a toujours traité l’Assemblée avec … désintérêt, privilégiant son rôle de maire de Dakar. Résultat : la représentation nationale a été, ces dernières années, une institution quasiment à l’abandon. Ce désintérêt du président, ajouté à la faiblesse du niveau général des députés de la législature sortante, mais aussi les conflits d’intérêts au Pds qui se sont répercutés dans l’hémicycle, ont accentué la décrépitude de l’Assemblée Nationale.
Ce qu’on retiendra de la sortie de Pape Diop, le jour de son départ, c’est son empressement à dire que le Président Abdoulaye Wade lui a promis la présidence du futur Sénat. Au chapitre du bilan de son action à la tête de l’Assemblée Nationale, c’est motus et bouche cousue de fil d’argent. L’indigence de la colonne des actions positives est tellement criarde que nul n’a songé à lui demander de dire dans quel état il laisse la première chambre du pays. Le promoteur des Fortune’s club de Dakar, les fameuses machines à sous rapidement interdites, ne passait à l’Assemblée Nationale que furtivement : pour signer. Après une telle présidence, qui restera dans l’histoire de l’institution comme l’une des plus falotes, voilà que le bonhomme affiche, sans gêne aucune, son ambition à diriger le Sénat.
La vérité est que la fonction de maire de Dakar, l’une des plus grandes capitales africaines, est largement suffisante, pour ne pas dire plus, pour les capacités intellectuelles de Pape Diop. Ailleurs dans le monde, on ne connaît pas d’exemple de maire d’une capitale qui serait en même temps président d’une institution parlementaire. Chacune de ces deux fonctions, si elles sont correctement remplies, est suffisamment occupante pour un homme.
C’est décrédibiliser l’une et l’autre que de les mettre entre les mains d’une seule personne. Le PDS d’Abdoulaye Wade serait-il en déficit abyssal de cadres compétents pour diriger le pays ?
Au-delà du cas Pape Diop, le cumul des fonctions, en réalité concentration des privilèges, donne une image négative du régime et pousse à s’interroger sur le rapport de ses dirigeants avec l’argent public.
En sa qualité de maire de Dakar, Pape Diop est statutairement sous la tutelle du préfet de Dakar. S’il devient Président du Sénat, ou s’il était resté président de l’Assemblée Nationale, il serait la deuxième ou la troisième personnalité du pays. A-t-on idée du désordre protocolaire créé par une telle situation lors des cérémonies solennelles dans la capitale ? Mais le plus important est que, objectivement, Pape Diop est intellectuellement limité pour s’imposer aux Sénégalais de cette manière. Hier maire de la capitale et Président de l’Assemblée Nationale, demain maire de la capitale et Président du Sénat…
Arrêtons… Les frais !
Françoise Gisèle DIEME Rue de Doudeauville Paris 18e [email protected]
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