Après un passage en Algérie, le ministre de l’Intérieur assistera ce vendredi à une réunion Europe-Afrique au Niger, consacrée à la lutte contre ces réseaux…
Il a fait de la lutte contre l'immigration irrégulière une priorité avec 303 filières démantelées l’an dernier. Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui a entamé jeudi soir une visite de trois jours au Niger, a prôné une action « en amont » contre les passeurs, avant une réunion Europe-Afrique vendredi consacrée à la lutte contre les réseaux.
« Nous devons lutter » contre ces réseaux « par une action en amont, au plus près des pays d’origine et de transit des migrants », a déclaré au Figaro Gérard Collomb.
Il s’agit de « renforcer les coopérations avec l’Afrique »
La réunion de Niamey, qui rassemblera des représentants africains (Tchad, Mali, Burkina-Faso, Mauritanie, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal et Libye) et européens (Allemagne, Italie, Espagne et UE), permettra de parler de « l’appui (…) à apporter aux pays d’Afrique pour les aider à mieux se coordonner pour démanteler les réseaux de trafiquants d’êtres humains », a assuré Gérard Collomb dans l’édition de vendredi du quotidien. Il s’agit de « renforcer les coopérations avec l’Afrique », a-t-il ajouté, en se félicitant que le Niger ait commencé à « barrer la route du Nord qui traversait le Sahara pour aller en Libye ».
La conférence s’inscrit dans la logique des « pactes migratoires » initiée au sommet de La Valette en 2015, pour corréler soutien européen et lutte des pays africains contre l’immigration irrégulière. Après les sommets UE-Afrique d’août 2017 à Paris et de novembre à Abidjan, la conférence de Niamey permettra « un premier bilan » des mesures initiées -- formation des forces de polices et de gendarmerie, aide au contrôle des frontières et créations de fichiers d’identité notamment.
Constituer « un véritable état civil dans les pays africains »
Gérard Collomb a particulièrement plaidé pour « la constitution d’un véritable état civil dans les pays africains », nécessaire pour que ceux-ci émettent les documents permettant à la France de leur renvoyer leurs ressortissants en situation irrégulière.
En 2016, seuls 46 % de ces « laissez-passer consulaires » ont été délivrés à temps pour permettre une expulsion, selon un récent rapport du Sénat. Avec une durée maximale de rétention de 45 jours « il est illusoire d’imaginer pouvoir recueillir à temps ces documents », a martelé Gérard Collomb, qui a défendu l’allongement à 90 jours (voire 135 en cas d’obstruction) du délai prévu par son projet de loi sur l'immigration.
Gérard Collomb est accompagné de huit députés pour ce déplacement, organisé en amont de l’examen au Parlement de ce texte controversé.
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