En manque de la précieuse semence, une institution de Lugano drague les donneurs potentiels de l’autre côté de la frontière. Le centre tessinois ProCrea n’arrive pas à trouver suffisamment de donneurs.
Le sperme est une denrée rare. Au Tessin, le centre ProCrea n’arrive pas à faire face à la demande croissante. Comment parer au manque de dons? Ces spécialistes de la procréation ont trouvé la solution de l’autre côté de la frontière. Ils draguent les Italiens avec une annonce diffusée sur Internet et leur offrent un défraiement.La crise actuelle s’explique en partie par la loi sur la procréation médicalement assistée, entrée en vigueur en 2001. Selon ce texte, un donneur ne peut pas avoir plus de huit enfants. Et l’anonymat n’est pas complet: les informations et le nom du père biologique sont conservés dans une enveloppe scellée durant 80?ans et l’enfant peut y avoir accès à la majorité. Or, «certains candidats ne veulent pas prendre le risque de voir arriver chez eux un enfant dans 20 ou 30?ans», précise Luca Jelmoni, directeur du centre ProCrea
.«Nous aurions besoin d’une cinquantaine de donneurs locaux par année, mais ils ne sont qu’une douzaine», ajoute Luca Jelmoni. Il faut dire que parmi les candidats potentiels, seuls 10 à 20% peuvent donner leur sperme au terme des divers contrôles. Sans oublier que les médecins assurent une ressemblance entre donneur et futur père (compatibilité dans les couleurs des yeux et des cheveux, peau, groupe sanguin, taille).Résultat: chez ProCrea, les dons helvétiques couvrent le tiers d’une demande qui augmente de 15% chaque année. Certes, la fécondation in vitro permet désormais d’éviter dans de nombreux cas le recours à un donneur.
Mais au Tessin, cela ne résout pas tous les problèmes. D’autant que la clinique profite d’un tourisme particulier: le don de sperme étant interdit en Italie, beaucoup de couples transalpins viennent suivre des traitements en Suisse.Pour répondre à cette demande croissante, le centre tessinois achète sa précieuse semence aux Etats-Unis et au Danemark. Mais cela ne suffit pas. Et puis une autre solution, plus simple, garantit l’indépendance de la clinique: le recours aux voisins italiens et notamment aux quelque 48?000?frontaliers qui viennent chaque jour travailler en Suisse.Principales cibles, les habitants des régions de Côme et de Varese. Pour les atteindre, la clinique a lancé des appels repris dans le journal tessinois Il Caffè et dans le quotidien italien La Repubblica.
Surtout, elle a diffusé une annonce sur le site Internet Google. Pour convaincre, elle rappelle aussi que les donneurs sont rétribués de 2000 à 2500?francs – une pratique habituelle en Suisse.Pour toucher ce montant, relativise Luca Jelmoni, un homme devra se rendre entre 20 et 25?fois à Lugano, afin d’effectuer des analyses puis les dons à proprement parler. Dans ces conditions, on parle plutôt de «défraiement», comme l’autorise la loi. Mais le directeur l’admet aussi: depuis deux ans, la situation économique en Italie et la force du franc «aident un peu».
16 Commentaires
Oups
En Mai, 2011 (22:36 PM)Home For
En Mai, 2011 (22:40 PM)Undefined
En Mai, 2011 (22:42 PM)Undefined
En Mai, 2011 (22:43 PM)Undefined
En Mai, 2011 (22:53 PM)C'est de la SEGREGATION RACIALE ??
Big
En Mai, 2011 (00:10 AM)Julio Cesar
En Mai, 2011 (01:32 AM)G.
En Mai, 2011 (08:28 AM)Idy Le Beau
En Mai, 2011 (12:01 PM)Teuss Teuss
En Mai, 2011 (15:05 PM)Wa Salam
En Mai, 2011 (18:14 PM)Moi
En Mai, 2011 (19:27 PM)Trinity
En Mai, 2011 (05:37 AM)Dmb
En Mai, 2011 (09:27 AM)Lalo
En Mai, 2011 (10:57 AM)Undefined
En Mai, 2011 (16:59 PM)Participer à la Discussion