Des zones de silence, il y en a eu dans le discours de Adjibou Soumaré. Collé à son texte pendant plus de deux heures, le Premier ministre a quand même fait des « oublis » qui risquent de lui coller à la peau. Si certaines questions comme le secteur énergétique, les recrutements dans la fonction publique ont fait l’objet de déclarations satisfaisantes, le Premier ministre sénégalais, qui faisait son grand oral ce lundi face aux députés, n’a pas évoqué des questions urgentes comme la famine qui menace le monde rural. Au point où dans le Saloum, certaines responsables paysans marquent leur indignation face à une réalité que le gouvernement ne veut pas regarder de… face. « Les paysans sont obligés de vendre leurs outils, pour s’acheter un kilogramme de riz. J’ai entendu le ministre nier cette réalité quand il est allé en Casamance, mais il devrait visiter certains villages, pour voir. Ne pas évoquer ces questions, reprendre encore des promesses est irresponsable. L’ancien Premier ministre était venu ici, et il avait fait les mêmes promesses », a réagi un paysan de Kaolack sur les ondes de la RFM. La même vague de protestations a suivi dans la région de Ziguinchor, sur les flots de ce qui est appelé « la catastrophe du Joola ». Les sudistes sont déçus de constater que nulle part, dans le discours de Adjibou Soumaré, il a été question du nouveau bateau qui doit remplacer le Joola, et les délais dans l’exécution, alors que le gouvernement l’avait promis sur deux ans. De l’avis du journaliste Bacary Domingo Mané, le Premier ministre a raté son exercice oral. Aucun génie, aucune déclaration choc, aucune annonce percutante, très en deçà des performances de ses prédécesseurs. Il y a une explication, « c’est un technocrate ». Mais est-ce bien une excuse ?
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