Les élus démocrates ont, comme dimanche 22 mars, rejeté les mesures proposées par les républicains, et la motion, qui aurait permis un vote rapide sur le texte, n'a recueilli que 49 voix sur les 60 nécessaires. Ce projet de loi vise à mobiliser près de 2 000 milliards de dollars.
Les démocrates ont déclaré qu'il contenait trop peu d'argent pour les hôpitaux et pas assez de restrictions sur un fonds destiné à aider les grandes entreprises. Les républicains ont alors accusé les démocrates d'obstruction dans une période d'urgence nationale.
Chute brutale du PIB
L’épidémie de coronavirus se répand avec ses effets économiques dans tout le pays. Sur le plan de l’emploi et de l’activité commerciale et industrielle, les premiers chiffres sont attendus dans la semaine. Mais déjà, les premières tendances sont là.
Alors que les États-Unis s’étaient habitués depuis plus de dix ans à une croissance ininterrompue, la crise du coronavirus va mettre un coup d’arrêt à cette belle histoire. Les entreprises étant paralysées, le PIB va connaître une chute brutale : 1 500 milliards de dollars de production vont être perdus, selon le Wall Street Journal.
De nombreux secteurs, comme le textile ou le commerce, craignent de ne pouvoir se relever. Selon l’économiste Thomas Philippon de l'université de New York, le phénomène le plus préoccupant reste le chômage. À ses yeux, les autorités américaines n’ont pas pris les mesures nécessaires à temps. Le chômage partiel par exemple n’a pas été organisé. Des millions de travailleurs précaires vont se retrouver sur le carreau. Le chiffre de 5 millions de chômeurs supplémentaires circule.
Pour les analystes de l’assureur Allianz, le taux de chômage américain devrait presque doubler et dépasser les 6%. On le saura très vite dans la mesure où rompre un contrat de travail aux États-Unis est très facile.
Très cher confinement
Le président américain, inquiet des répercussions économiques de la pandémie, s’interroge sur la pertinence des mesures de confinement. Donald Trump envisagerait la réouverture des entreprises d’ici la fin de la semaine prochaine, et ce, malgré les avis des experts qui estiment qu’un retour à la normale risquerait d’entraîner une explosion des cas dans un pays déjà lourdement affecté par la pandémie.
« Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même. Après une période de quinze jours nous prendrons une décision » a tweeté Donald Trump, avant de relayer une série de messages qui plaident en faveur d’un retour au travail des Américains.
WE CANNOT LET THE CURE BE WORSE THAN THE PROBLEM ITSELF. AT THE END OF THE 15 DAY PERIOD, WE WILL MAKE A DECISION AS TO WHICH WAY WE WANT TO GO!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 23, 2020
La réouverture des entreprises dès la fin du mois a aussi été approuvée par Larry Kuddlow le conseiller économique de la Maison Blanche. « On ne peut pas fermer l’économie, a-t-il déclaré. Le coût économique pour les individus est trop important. Donc voyons comment les choses tournent. Il est essentiel de faire plus de tests de dépistage, on progresse là-dessus, cela va aider. Mais le président a raison : le remède ne doit pas être pire que la maladie ».
Vu l’insuffisance de tests de dépistage et le manque de matériel de protection, le retour au travail des Américains risquerait d'aggraver de manière catastrophique la propagation de la maladie, qui n’a pas encore atteint son pic aux États-Unis, précise notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
« La semaine à venir sera pire que la précédente », a prévenu le médecin chef du gouvernement fédéral. Les mesures de confinement continuent d’ailleurs à se mettre en place dans le pays, à l’initiative des autorités locales. Mais le discours du président pourrait pousser les Américains à se dispenser de ces précautions élémentaires.
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