Le Sénégal a donné son accord mardi à un prolongement de six mois des patrouilles effectuées par l'Union européenne le long des côtes sénégalaises afin d'enrayer l'afflux de migrants clandestins vers l'archipel espagnol des îles Canaries.
Le président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, en visite au Sénégal, a annoncé une aide de 20 millions d'euros au pays en signe de reconnaissance.
Après plusieurs mois d'efforts diplomatiques, le Sénégal n'a cependant pas souscrit à l'accord-cadre de coopération sur l'immigration signé par Madrid avec la Guinée et la Gambie voisines.
"Cela jette des bases pour cet accord. Nous continuons d'agir en ce sens", a dit le ministre espagnol de la Justice, Juan Fernando Lopez Aguilar.
Plus de 25.000 migrants clandestins ont débarqué aux Canaries cette année à bord d'embarcations de fortune, ce qui a obligé les autorités espagnoles à lancer une offensive diplomatique en Afrique de l'Ouest pour y mettre fin.
Des centaines d'Africains périssent noyés chaque année dans ces traversées très risquées.
"L'Espagne a trop longtemps tourné le dos à l'Afrique", a dit Zapatero lors d'une conférence de presse. "L'Espagne est résolue à figurer parmi les pays qui offrent le plus d'aide au développement dans le monde, le plus d'aide à l'Afrique."
Il a dit que son gouvernement avait triplé l'aide à l'Afrique subsaharienne depuis son arrivée au pouvoir en 2004, pour la porter à 450 millions d'euros cette année.
INCITATION A L'EMBAUCHE
Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a présidé une cérémonie marquant le don de deux vedettes côtières, de cinq véhicules tout-terrain et de matériels de communication que les autorités sénégalaises utiliseront pour s'opposer aux départs de clandestins.
Dans un communiqué conjoint, les deux pays font savoir que le Sénégal a accepté un prolongement de six mois des activités de la Frontex, force de surveillance frontalière de l'UE, à compter du 1er janvier.
Dans le cadre du mandat de la Frontex qui commençait le 7 septembre, des unités de sécurité sénégalaises, espagnoles et italiennes effectuent des patrouilles maritimes, aériennes et terrestres qui complètent des opérations analogues coordonnées par l'UE autour de la Mauritanie et de l'archipel du Cap-Vert.
Zapatero s'est engagé à inciter des entreprises espagnoles à embaucher des ressortissants du Sénégal et a promis de créer dans ce pays un centre d'identification et d'enregistrement des volontaires pour le travail en Espagne.
Il s'est cependant abstenu de s'engager sur des quotas d'immigration. Le ministre sénégalais de l'Intérieur Ousmane Ngom avait annoncé en novembre que 4.000 de ses ressortissants recevraient des permis de travail pour l'Espagne au cours des deux prochaines années dans le cadre d'une politique bilatérale.
Les deux pays ont par ailleurs signé des accords pour la lutte contre les réseaux pratiquant le trafic de personnes et pour le rapatriement de mineurs.
0 Commentaires
Participer à la Discussion