Envoyé spécial à Nouakchott - L’élection présidentielle mauritanienne s’est déroulée dans le calme même si l’engouement n’est pas au rendez-vous au niveau des différents centres de vote. Et les premières tendances au niveau de la capitale sortiraient Ibrahima Sarr et Ahmed Ould Daddah en tête.
La Garde nationale a très tôt pris possession des différents carrefours de la capitale mauritanienne. Sur toutes les artères, la sécurité est pratiquement renforcée. Les habitants de Nouakchott, en fiesta continue ces deux derniers jours, ont dès les premières heures de la matinée, convergé vers les différents centres de vote. Sous un soleil de plomb, avec un vent chaud et sec qui caresse les visages, ils sont allés exécuter leur devoir de citoyens. Pour renouer avec le pouvoir civil après dix-neuf mois du règne du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (Cmjd). Et toutes les rues commerçantes de la capitale ont été désertées par leurs locataires.
Les électeurs mauritaniens, qui devaient choisir entre les dix neufs candidats en lice pour cette présidentielle, ont traîné les pieds pour se rendre aux bureaux de vote, qui sont aux nombres de 2370 pour les 1,2 millions d’inscrits. Devant les lieux de vote, il n’y a pratiquement pas de queue, habituellement constaté lors des dernières scrutins du temps où Moawiya Ould Sid’Ahmed Taya se présentait. Cette nouvelle donne, où le président en exercice n’est pas candidat à sa propre succession, fait que l’engouement s’est estompé. Au niveau des différentes écoles où les urnes ont été installées, les citoyens sont venus déposer leurs bulletins de vote devant des chefs de bureau qui se tournent les pouces. «C’est vraiment variable, mais nous n’avons pas noté un rush comme cela se faisait d’habitude. Donc, nous ne sommes pas habitués à ce manque d’engouement», avance le président du bureau de vote de l’Ecole de justice, située au centre ville. Au même titre que les quartiers résidentiels, dans les grandes banlieues comme Sebkha ou El Mina qui constituent des enjeux électoraux importants, du fait de leur population galopante, le vote s’est déroulé dans le calme et la sérénité la plus absolue.
Toutefois, il faut noter que la plupart des centres de vote qui devaient démarrer à 7h du matin, ont ouvert avec quelques heures de retard, dues essentiellement à l’absence de certains présidents de bureau, ou du matériel électoral. Des couacs qui ont rapidement été rectifiés. Au niveau du territoire national, c’est le même constat qu’ont fait les observateurs de l’Union européenne déployés sur l’étendue du territoire national . Marie Anne Isler Berguin, chef de la mission des observateurs de l’Ue, à la tête de 90 personnes, rassure : «A part les quelques problèmes de retard ou de manque de matériel, le vote s’est déroulé dans le calme. Il n’y a pas de problèmes majeurs à signaler.»
Aujourd’hui, pour limiter les cas de fraude, le Ministère de l’Intérieur a ordonné la signature au verso du bulletin du président du bureau de vote. «C’est une bonne chose et un acquis considérable. Il faut s’en féliciter», se félicite Mme Berguin.
Deux heures après la fermeture des bureaux de vote, à 19 heures, le taux de participation était estimé à 60%. Et les premières tendances de la capitale donneraient au coude à coude, Ibrahima Sarr un candidat indépendant, et Ahmed Ould Daddah du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd). Pour l’instant, il n’y a pas de scènes de liesse de quelque camp que ce soit. Les autres tendances sont attendues pour aujourd’hui, et un éventuel second tour est prévu pour le 25 mars.
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