Un ancien cadre de la Deutsche Bank, en charge de la gestion des risques, a refusé une récompense de plus de huit millions de dollars de la part de la SEC, le gendarme boursier américain, pour la divulgation d'informations relatives à des irrégularités comptables de la banque allemande. Aux yeux de cet homme, Eric Ben-Artzi, ce refus est une manière de protester contre l'absence de sanctions à l'encontre des hauts dirigeants de la banque.
En 2010 et 2011, l'ancien responsable de la gestion des risques avait informé en interne des irrégularités comptables de la banque, avant de se tourner vers les régulateurs américains, ce qui avait conduit à l'ouverture de l'enquête de la SEC. "Je viens d'apprendre de la Securities and Exchange Commission (SEC) que je vais recevoir la moitié de la récompense des lanceurs d'alerte de 16,5 millions de dollars.
Mais je refuse de prendre ma part", a indiqué Eric Ben-Artzi dans une lettre publiée dans le Financial Times vendredi. "Les dirigeants sont partis en retraite avec des bonus de plusieurs millions de dollars basés sur la déformation du bilan de la banque. Il est donc particulièrement décevant qu'en 2015, après la longue enquête à laquelle ont contribué plusieurs lanceurs d'alerte, la SEC ait infligé une amende aux actionnaires de Deutsche Bank plutôt qu'aux dirigeants responsables",
souligne encore l'ancien analyste de la banque, qui demande à ce que sa part de la prime soit reversée à Deutsche Bank et à ses actionnaires qu'il considère comme "les premières victimes" de cette affaire. La première banque allemande s'est vu infliger en mai 2015 une pénalité financière de 55 millions de dollars par la SEC pour avoir minimisé des pertes éventuelles liées à des produits financiers complexes au plus fort de la crise de 2008. La SEC n'avait cependant pas mis en cause individuellement les dirigeants du groupe.
Selon Eric Ben-Artzi, les hauts dirigeants de la banque allemande ont échappé à toute sanction car la SEC compte dans ses rangs de nombreux anciens collaborateurs de la Deutsche Bank. Deutsche Bank, dont le nom est cité dans plus de 6.000 contentieux, a également écopé d'une amende de 2,5 milliards de dollars pour manipulations du taux interbancaire Libor aux Etats-Unis et soldé un différend avec le régulateur des services financiers de New York (DFS) et la Réserve fédérale (Fed) qui l'accusaient de violations d'embargos américains contre la Syrie et l'Iran. La banque, en pleine restructuration, prévoit de fermer d'ici 2020 quelque 200 filiales en Allemagne et de supprimer près de 9.000 postes au niveau mondial.
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Anonyme
En Août, 2016 (13:19 PM)Anonyme
En Août, 2016 (14:10 PM)Participer à la Discussion