DAKAR - Le gouvernement sénégalais s'est déclaré préoccupé par "l'évolution inquiétante de la situation politique au Zimbabwe" et a appelé le président Robert Mugabe et son régime "à faire preuve de retenue", dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP.
"Le gouvernement du Sénégal invite les autorités zimbabwéennes, au premier chef le président Mugabe, à faire preuve de retenue et à garantir - comme il l'avait promis - toutes les libertés démocratiques afin de créer les conditions d'un déroulement normal du processus électoral", déclare ce communiqué daté de jeudi, publié par le ministère des Affaires étrangères.
Il souligne "la vive préoccupation" de l'opinion africaine et internationale "face à l'évolution inquiétante de la situation politique au Zimbabwe, à deux semaines du second tour de l'élection présidentielle", prévu le 27 juin.
Ce scrutin doit départager le président sortant Mubage, 84 ans dont 28 au pouvoir, et son adversaire Morgan Tsvangirai, 56 ans. Au premier tour le 29 mars, M. Tsvangirai est arrivé en tête, et le régime de M. Mugabe avait essuyé un sérieux revers aux législatives.
Depuis, les violences politiques se sont multipliées dans le pays, chaque camp accusant l'autre d'en être à l'origine. Ces derniers jours, plusieurs opposants ont fait l'objet d'arrestations, suscitant la réprobation de la communauté internationale.
Le gouvernement sénégalais se réjouit du "suivi constant" de la situation fait par la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et l'Union africaine (UA). Il "les invite instamment à prendre des initiatives hardies pour l'arrêt des violences, des arrestations et des brimades et pour le retour au calme et à la sérénité".
"Depuis le début de la crise liée aux contestations électorales, le président sénégalais Abdoulaye Wade s'est personnellement impliqué pour aider à la recherche de solutions de sortie de crise", affirme-t-il.
M. Wade s'était notamment rendu au Zimbabwe avant les élections, en novembre 2007, et avait rencontré MM. Mugabe et Tsvangirai. Il avait également dépêché sur place, début mai, son ministre des Affaires étrangères auquel M. Mugabe avait promis d'accepter les résultats du second tour de la présidentielle.
En dépit des efforts déployés et des engagements reçus, le Sénégal a "une fois de plus été interpellé" en apprenant jeudi l'arrestation du numéro deux du parti de M. Tsvangirai, ainsi que "la double arrestation" de M. Tsvangirai lui-même, le même jour, déplore le communiqué.
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