Ahmed Abba et Simon Ateba (photo), deux journalistes, sont actuellement détenus au Cameroun à des endroits tenus secrets par les autorités, dans le cadre de la lutte contre les terroristes de Boko Haram.
Simon Ateba a été arrêté ce 28 août 2015 alors qu’il se trouvait dans le camp des réfugiés nigérians de Minawao dans la région du Nord Cameroun. Dans des post effectués sur sa page Facebook via son téléphone mobile, le journaliste explique qu’il est soupçonné d’être un espion de Boko Haram, vu qu’il s’est rendu dans un camp de réfugiés sans autorisation.
Samedi 30 août, Simon Ateba a écrit sur sa page que son téléphone lui avait été donné pour 5 minutes afin de faire quelques appels. Il disait avoir passé la nuit dans une cellule à Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord, en compagnie d’autres personnes. Il déplore ses conditions de détention dans un lieu puant et plein de moustiques. Simon Ateba enquêtait sur les conditions de vie des réfugiés nigérians au Tchad et au Cameroun, pour le compte du Centre international pour le reportage d’investigation (International Centre for Investigative Reporting-ICIR). Il travaille sur le Projet pour le reportage d’investigation au Nigeria.
Le directeur exécutif du centre, Dayo Aiyetan, a confirmé que son organisation est au courant des enquêtes de Simon Ateba qui a d’ailleurs bénéficié d’une bourse pour ce travail. Son arrestation est décriée par le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) qui, dans un communiqué, « exige la libération immédiate et sans condition de Simon Ateba ». « Accuser Simon Ateba d’espionnage est à la fois scandaleux et ridicule, compte tenu du respect professionnel dont il jouit au sein de la corporation des journalistes du Nigéria. Le Snjc tient le gouvernement camerounais pour responsable de ce qui pourrait arriver au journaliste gardé à vue, sans aucune alimentation, et sans soins médicaux malgré des soucis de santé qu’il a aussitôt signalés », poursuit le communiqué.
Quant au deuxième journaliste, Ahmed Abba, il est en détention depuis le 30 juillet 2015. Il s’agit de l’un des correspondants en langue haoussa de Radio France International. Le média français dénonce le fait que l’avocat du journaliste, Me Charles Tchoungang, n’ait ni vu son client ni accédé au dossier. « Il est depuis tenu au secret et est enquêté par un organisme dont c’est la mission dans le cadre de l’état de guerre qui est celui du Cameroun », a déclaré Me Tchoungang sur les ondes de RFI. Il a ensuite ajouté : « Quelles que soient les suspicions qui pèsent contre lui, il est normal dans un Etat de droit comme celui du Cameroun de faire en sorte que l’on puisse accéder à lui pour être tranquillisés en attendant qu’il soit déféré devant les juridictions qui devront faire la part des choses. »
Assongmo Necdem
2 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2015 (18:18 PM)c'est comme Y en a marre!!
Anonyme
En Septembre, 2015 (19:45 PM)Participer à la Discussion