Journaliste-communiquant, Bacary Domingo Mané pense qu’on peut bel et bien lutter contre les fakes-news autour de la vaccination. Selon l’expert en communication, les journalistes doivent faire du fact-checking à chaque fois qu’il y a une information sur la toile.
Qu'est ce qui est à l'origine des fake-news autour de la vaccination ?
Il faut d'abord préciser que ce n’est pas une première avec la Covid-19. L'expérience a démontré qu'à chaque fois qu'il y a un nouveau vaccin, il y a des supputations. Il faut voir avec le vaccin concernant le cancer du col de l'utérus, qu'est ce qui n'est pas dit sur la stérilité des femmes plus tard ? Beaucoup de discours ont été entendus sur ce sujet. De mon point de vue, ce qui peut l’expliquer est que devant une nouveauté, les personnes n'ont pas encore toutes les réponses. C'est facile dans ce cas d'influencer des gens qui, peut-être, n’ont pas suffisamment d’assise intellectuelle pour aborder avec lucidité ces informations. Donc, c’est comme si on était sur un terrain fertile qui favorise plus ou moins l’acceptation de ces fake news çà-et-là. Mais, ce qu’il faut dire est que chaque fois qu’il y a ce débat, on voit de l’autre côté les autorités qui essayent de mener une campagne de sensibilisation. Et c’est à ce niveau-là qu’il faudrait mettre l’accent.
Dans tous les cas, c'est un mouvement mondial avant ça existait, aujourd'hui ça existe et sera beaucoup plus marqué par cette dimension internationale du mouvement. Il y a aussi les réseaux sociaux qui ont aussi cette dimension avec les fausses informations qui sont diffusées à une très grande vitesse. C'est une dynamique d'ensemble et l'information sur la vaccination va trouver ces écueils sur la route. Et donc la sensibilisation pourrait résoudre le problème.
Est-ce que la sensibilisation peut, à elle seule, suffire pour combattre les fake-news ?
Je pense qu’on peut combattre bel et bien les fakes-news de plusieurs manières. D’abord par la sensibilisation. Il faut donner la bonne information à la population, les prévenir. Je crois qu'il ne faut même pas attendre que la vaccination arrive sur le marché pour le faire. On doit pouvoir anticiper et donner la bonne information aux populations. Leur dire que dans tous les cas, il y a un vaccin qui va arriver et que vous allez entendre toutes sortes de discours à son sujet qui ne seront pas vrais. Voilà la vérité. Pour moi, la sensibilisation doit pouvoir jouer un rôle important. Ensuite, il faudra insister sur la vérification. Je crois que le journaliste, les médias, doivent pouvoir aider les populations à trouver les bonnes réponses aux bonnes questions. Ils doivent faire du fact-checking, un travail de vérification à chaque fois qu'il y a une information sur la toile, il faut d’abord aller vérifier son origine, le site, est-ce qu’il y a beaucoup de fautes dans l’article en question. Cela en insistant sur la nouveauté et le caractère un peu spécial de l'information. Enfin, les sites qui reprennent ces informations sont crédibles ou non. Les populations elles-mêmes doivent être sensibilisées et formées à détecter les fake news comme les journalistes.
Comment l'Etat et les services de santé doivent-ils adopter leur stratégie relative à la sensibilisation pour pousser les populations à aller se faire vacciner ?
L'Etat doit mettre l’accent sur la sensibilisation en produisant un bon et percutant message. Lequel va être articulé autour du bénéfice qu’on peut tirer de l’opération de la vaccination. En se disant, qu’il y a le pour et le contre mais quand on met ça sur la balance, on gagne beaucoup plus qu'on ne perd. La population non seulement est protégée, peut être immunisée et pourra vaquer à ses préoccupations. Sur un autre registre, quelqu'un qui ne se vaccine pas et finit par choper la maladie, c'est des jours d'immobilisation. Voilà ce qu’on perd. Je pense qu’il faut vraiment essayer de toucher cette fibre, essayer de s’adresser à la raison des individus plutôt qu’à contraindre à le faire. La communication de proximité doit être mise en branle. Il s'agit de produire des messages et de les mettre dans la bouche des chefs de quartier, des Bajenu Gox, des cousins ou cousines, des oncles, je veux dire cette approche communautaire. L'idée étant de ne pas faire venir des gens d'autres milieux mais permettre à ceux qui sont dans la localité de convaincre les récalcitrants c'est-à-dire ceux qui hésitent à aller se faire vacciner.
5 Commentaires
Communiquant Bidon
En Novembre, 2021 (18:34 PM)Je
En Novembre, 2021 (19:27 PM)Réponse à Je
En Novembre, 2021 (19:42 PM)Ahmed Aidara le journaliste griot qui n’a jamais fait de formation n’est-il pas le plus célèbre par sa masturbation intellectuelle euh journalistique ?
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