L’ONG Human Rights Watch conseille au Sénégal d’"intensifier et d’améliorer" son programme de retrait des enfants de la rue, lancé en juin 2017, entre autres mesures qu’il est appelé à prendre pour mieux protéger les enfants "talibés" (élèves des écoles coraniques) et leur apporter des changements durables.
Il s’agit de protéger ces enfants "talibés" des abus, précise-t-elle dans un rapport rendu public lundi dans lequel il recommande aussi à l’Etat sénégalais de "réglementer et de soutenir" les "daara" (écoles coraniques) existants.
Le rapport de HRW préconise également de consolider les capacités des services de protection de l’enfance tout en renforçant les mesures préventives et punitives prises contre le trafic d’enfants talibés. De même, le document exhorte à donner la priorité à la justice pour les violations commises contre les talibés.
"Le gouvernement devrait également envisager de mener des campagnes nationales de communication afin de sensibiliser le public aux risques auxquels sont exposés les enfants talibés", suggère le rapport.
Il propose d’élargir les campagnes nationales de communication aux lois et sanctions en vigueur.
Selon le rapport de Human Rights Watch, "environ 100 000 enfants talibés" vivant en internat dans des "daara" à travers le Sénégal "sont contraints par des centaines de maîtres coraniques, ou marabouts, de mendier chaque jour pour de l’argent, de la nourriture, du riz ou du sucre".
Ce rapport examine les efforts politiques, programmatiques et judiciaires du Sénégal de 2017 à 2019 visant à protéger les enfants talibés des abus, de la négligence et de la traite, à traduire les responsables en justice et à améliorer les conditions de vie dans les "daara".
Enfin, le rapport évoque la "mendicité forcée", la traite et les problèmes liés à la migration des talibés, notamment le "transport illicite de groupes de talibés à travers les régions ou les frontières du pays", entre autres.
Le programme "retrait des enfants de la rue" avait été lancé dans un premier temps en juin 2016.
Selon le directeur de la promotion des droits et de la protection des enfants, Niokhobaye Diouf, cette première opération (juin 2016 à juin 2017) avait permis de retirer quelque 1585 dont plus de 600 sénégalais. Une deuxième opération, conduite en février 2018 (6 mois), a permis de retirer 339 enfant-talibés.
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